CHRONIQUES D'ALBUMS




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BLACKLODGE
MachinatioN [ 2012 ]
Pavillon 666 - metal rock webzine CD Album - Digipack - Durée : 47.41 - Style : Industrial black metal
Informations :
Interview :
Contact label : http://www.season-of-mist.com/
Contact groupe : http://www.loginsatan.org http://www.myspace.com/loginsatan
 


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ORIGINALITE
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TECHNIQUE
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PRODUCTION
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EMOTION
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Chronique : 14 juillet 2012 - Chroniqueur : Nebelgesang
 

Dans son Manifeste futuriste « L’art des bruits », Luigi Russolo affirmait avec préscience qu’un « grand fracas de tôle emboutie : voilà ce à quoi les bases du renouveau musical du XXe siècle ont en partie ressemblé ». La scène industrielle reprit et appliqua rigoureusement les paroles de l’Italien… associant les expérimentations machiniques, les « Corps sans organes » deleuziens, et la quête des sons-bruits les plus synthétiques et déshumanisés possibles.

Et si le XXe siècle s’est emparé de cette problématique pour réaliser une des nombreuses déconstructions musicales, certains jusqu’au-boutistes semblent demeurer d’éternels insatisfaits, poussant à chaque fois le bouchon un peu plus loin. Ainsi la scène metal extrême, sans doute désireuse de sortir elle aussi des carcans toujours harmoniques et finalement très classiques de ses prédécesseurs, s’est-elle inspirée des explorations industrielles pour créer l’atmosphère d’inhumanité qu’elle prône de son toit jusqu’à ses plus intimes fondations.

Dès lors voyons-nous émerger avec une certaine curiosité des avatars plus ou moins heureux de cette scène en expansion… bien que contrôlée par l’immunité adaptative d’une scène black metal encore souvent irritée par l’expérimentation. Et alors que l’excellent « No state of grace » d’IPERYT demande encore du travail à nos pepsines gastriques, les français de BLACKLODGE, héritant plus ou moins directement des idées de fêlés tels que MYSTICUM, ABORYM, ou THE BERSERKER (cousin certes très éloigné), reviennent sur le devant de la scène avec « MachinatioN ». Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il n’y a pas tromperie sur la marchandise… Ce quatrième album est un approfondissement de l’œuvre qui fit jusque là de BLACKLODGE un « love-or-hate-band ».

Pour être plus précis, le trio s’est évertué à conserver le son synthétique qui caractérisait ses trois précédentes sorties, cette boite à rythme oscillant entre rythmiques technoïdes, martèlements furieux, et syncopes épileptiformes (par exemple dans « Culto al Sol (SolarKult) »)… Les multiples effets des guitares de Narcotic et de la basse d’AcidJess… les samples multiples ajoutant encore à l’impression claustrophobe qui émane de la majorité des compositions… et enfin la voix vicieuse d’un Saint Vincent très en verve. Dès « Trident », il est clair que l’album sera poisseux, ou ne sera pas. C’est ce qui fait sans doute la différence entre ce « MachninatioN » et le « No State of Grace » des polonais d’IPERYT… Puisque si ce dernier est globalement plus rapide, agressif, en un mot brutal, les Rhône-Alpais ont mis un point d’honneur à effectuer un travail davantage approfondi au niveau des ambiances poisseuses, corrompues et viciées jusqu’à l’os (« Industrial Temple MysticA » et son riffing répétitif, lancinant, dissonant et ses accélérations convulsives) : « Antichrist ex-machina », affleurant par tous les pores et orifices... et réalisant avec le cynisme de notre époque (post ?)industrielle, la maxime entière de cet album : « Input : chemical madness. Output : Industrial Black Metal ».

Enregistré au Hiroshima studio, arrangé et mixé par Tore Stjerna au réputé Necromorbus Studio au moment de l’accident de Fukushima, cet album de BLACKLODGE se situe dans le sillage d’une nouvelle mystique… D’un ésotérisme moderne… Celui de la technologie contemporaine, de l’énergie nucléaire et de ses possibles catastrophes. Et c’est tout son black metal qui s’en retrouve affecté et infecté, déplaçant les cadres du satanisme… Poussant l’expérience musicale jusqu’à la cacophonie et les tentations bruitistes (notamment dans « Empire’s hymn », « All seeying eye »… et quintessencié dans l’ultime « The other side », qui clôture l’album en désorientant totalement l’auditeur… Trip magistral probablement exploré sous diverses substances illicites).

Beaucoup plus homogène et cohérente que par le passé, la musique de BLACKLODGE en devient plus hypnotique, plus directe, et réconciliera peut-être certains sceptiques avec le black metal industriel mais, entendons-nous bien, « MachinatioN » est la continuation d’une œuvre visant l’exploration des sons-bruits : ceux du claquement des machines, des réacteurs en fusion, et du corium disséminé.








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