C’était en juillet 2011 lorsque le monde de MORGLBL s'ouvrait a moi. Le trio, venu accompagner Freak Kitchen avait fait forte impression à toute la salle. Brutal Romance n’était pas encore sorti mais quelques morceaux furent joués ce soir-là. Deux ans plus tard, je reçois le dit Cd chez moi afin de confirmer ou non l'excellente impression qu'ils m'avaient laissée ce soir-là.

Sauf que ce combo la, il n'en est pas a son premier essai. Derrière ce Brutal Romance il y a quatre albums qui me sont visiblement passés sous le nez... Qu'importe, insérons le disque et essayons d'en sortir une chronique aussi folle que le contenu du Cd.
Comment ça folle ? Bienvenue dans le monde de MORGLBL ! Déjà rien que le nom annonce la couleur. Nous sommes loin d’être sur un groupe de black metal avec un non pareil (quoique la prononciation du nom n'est pas simple...). Leur musique n'a pas de diminutif musical tellement le trio ratisse large. Un peu comme un ovni musical qui traîne son auditeur dans un monde ou tout n'est que vitesse, virtuosité, mélodie et humour.
Humour ? Oui MORGLBL a cette manie de nommer ses chansons d'une drôle de façon ; et ce depuis toujours. Brutal Romance ne fera pas exception à la règle et alignera de sacrés titres humoristiques  ("Gnocchis On The Block", "Chantal Goyave", "Wig Of Change" ) qui ne se contenteront pas que d'amuser la galerie ; mais de lui faire frémir les oreilles.
Les trois musiciens qui donnent vie au combo ne sont pas des manchots. Le guitariste, vous le connaissez sûrement : il s'agit de Christophe Godin. Le monsieur a monté le groupe Gno et est, entre autres, l'ambassadeur des guitares Viguier. Les autres ne sont pas en reste car Aurelien Ouzoulias (batterie) a accompagné un bon nombre de groupes (ZUUL FX , BUMBLEFOOT) et Ivan Rougny (basse) met ses services à l’œuvre dans de nombreuses collaborations (Rai, Mike Terrana...).
Motivés comme jamais, le trio revient à la charge avec ce Brutal Romance, album qui ne change pas d'un iota la formule proposée par le groupe mais qui continue d'hypnotiser les amoureux des gimmicks guitaristiques.
« Gnocchis On The Block » démarre l'album sur un rythme cher à notre trio, à savoir : décousu. Élancé et agressif, la sonorité jazzy/funk dominante a été conservée et remaniée de la plus belle des manière sur ce Brutal Romance. A partir de là, la bande à Christophe Godin va déballer son savoir-faire sur des titres bien sentis qui combinent le metal lourd et mélodique au jazz le plus chiadé.
Avec les acolytes qu'il a à ses côtés, comment en aurait t-il pu être autrement ? Aurélien aligne à tour de bras de multiples changements de rythmes (dégoûtants de virtuosité) qui feront mouche le long de l'album. On n'oubliera pas de citer son collègue bassiste qui lui aussi fait des merveilles ("Metal Khartoom", "Glucids in the Sky"). On regrettera juste le fait qu'il ne soit pas plus éclairé par les projecteurs car sa technique est un régal pour les oreilles.
Le combo ira même lorgner vers des références plutôt inattendues comme ce semblant de riff à la "Thunderstruck" sur "Oh P1 Can Not Be" mais toujours avec ce son si caractéristique qu'ils ont. Un vrai régal ! C'est plutôt rare pour être souligné mais avec MORGLBL, l'auditeur a la chance de pouvoir écouter d'un trait l'album sans être rebuté par quoi que ce soit. Brutal Romance en est encore la preuve. Le combo se laisse aller à des improvisations inspirées qui surprendront à coup sûr. "Fidel Gastro" en est bien la preuve. Il aligne un semblant du thème musical Tetris avec un patchwork halluciné de mélodie...

Ce Brutal Romance ne revoit pas les grandes lignes du combo mais montre encore plus de persévérance et d'envie dans ce type de composition. Dégoulinant de virtuosité et faisant preuve d'une imagination sans limite, le combo continue d'ensorceler les amateurs. MORGLBL reste assurément le leader dans ce type musical. Un succès bien mérité qui on l'espère durera encore très longtemps.