On dirait bien que les Italiens ont le vent en poupe ces temps-ci ! Une fois n'est pas coutume, c'est à nouveau d'eux dont il va être question aujourd'hui. Mes chers grindeux (et grindeuses, non mais !) vont être ravis, car on va parler de JESUS AIN'T IN POLAND ! Leur premier album, "Holobscene" avait déjà fait forte impression dans le milieu et c'est quatre ans après qu'ils reviennent pour notre plus grand plaisir avec un album tout frais : "Freiheit macht frei", sorti en février dernier via le label Grindpromotion.
Mais commençons par le commencement, JESUS AIN'T IN POLAND c'est quatre gaillards pour un line-up inchangé depuis 2004. Enchaînant les lives en Italie, en Allemagne, en Pologne, Slovaquie et Hongrie, le combo a fait pas mal d'heureux à travers l'Europe et est devenu un groupe "à suivre" !

"Freiheit macht frei" nous confirme cet état de fait ; J.A.I.P. est bien un groupe à suivre, et à suivre dans son évolution : en effet, la musique évolue et les nouveaux hurlements sonnent différemment. Officiant à la base dans un registre grind "pur et dur", la formation nous délivre via ce nouvel album, un grind teinté beaucoup plus death. Toujours plus fou, et toujours plus lourd !
On ne peut que saluer les variations du chant (Sieg Julli est, il faut le dire, aussi doué qu'il s'agisse de growler ou d'hurler un peu), et les différents backing vocaux gérés par le bassiste et le batteur font également un sacré effet. "Lurid Perverted Hypocrites" nous en fait brillamment la démonstration !
Les compositions et rythmes sont comme vous l'imaginez : grindesques. La rapidité est de mise, la violence aussi. Mais la finesse et la précision des différentes parties amènent un côté relativement propre à la musique de J.A.I.P.

Cependant, il ne faut pas rêver, la perfection n'est pas de mise. Quelques petits ratés sont à noter au niveau de la production, un son parfois un peu brouillon et une basse (malheureusement comme souvent) un peu en retrait à certains moments. Et puis il y a cette "accalmie" en milieu d'album. "Blessed Be" m'a presque fait me demander à quel moment le combo allait virer dans le mélodique. Impression de courte durée puisque cette accalmie n'était en fait qu'un leurre et que le rythme reprend du service au bout de quelques minutes grâce à "Shelter Grave" qui fait preuve d'un rythme insoutenable pour les cervicales de toute personne normalement constituée.
Dernier fait à noter, ce "Freiheit macht frei", aussi bon soit-il (et mon dieu, il l'est !) n'est pas transcendant d'originalité.

En conclusion, cet album plaira à coup sûr à tous les grindeux ici présents, et par extension à tous les chevelus made in NAPALM DEATH, CANNIBAL CORPSE, et j'en passe. Sans supplanter les "grands" cités précédemment, J.A.I.P. nous fait là une belle démonstration d'un bon Death/Grind des familles, sans originalité mais toujours efficace ! Je vous laisse à la découverte, et m'en vais retourner taper du pied sur "Scarlet Tongues" !