CHRONIQUES D'ALBUMS




pavillon 666 webzine metal rock TOUTES LES CHRONIQUES pavillon 666 webzine metal rock ÊTRE CHRONIQUÉ pavillon 666 webzine metal rock ÊTRE CHRONIQUEUR


EX DEO
Caligvla [ 2012 ]
Pavillon 666 - metal rock webzine CD Album - Digipack - Durée : 49.29 - Style : Symphonic death metal
Informations :
Interview :
Contact label : http://www.napalmrecords.com/
Contact groupe : http://www.facebook.com/exdeo http://www.myspace.com/exdeo
 


 Pavillon 666 - metal rock webzine
ORIGINALITE
Pavillon 666 - metal rock webzine

TECHNIQUE
Pavillon 666 - metal rock webzine

PRODUCTION
Pavillon 666 - metal rock webzine

EMOTION
Pavillon 666 - metal rock webzine
 
Chronique : 15 août 2012 - Chroniqueur : Nebelgesang
 

Dans « Vie de Caligula », volume 4 de la « Vie des douze Césars », l’érudit Suétone nous rappelle, avec la verve sèche caractéristique de son temps, qu’il y a deux mille ans naquit Caius Caesar Caligua, « la veille des calendes de septembre, sous le consulat de son père (Germanicvs) et de C. Fonteius Capito ». Cet empereur au visage bifrons, bien aimé de ses sujets (« en montant ainsi sur le trône, il combla les vœux du peuple romain ou plutôt de l’univers ») pendant six mois pour sa justice et son utilité, puis despote sanguinaire (« il était en toutes chose d’une inconstance telle que non seulement il mit à copier l’impudence et la soif de sang de Tibère qu’il avait pourtant critiquées, en les dépassant même, mais les qualités qu’il avait louées, il ne les imita pas », souligne Dion Cassius, dans son « Histoire romaine »), marqua quoiqu’il en soit, et à tout jamais, l’Histoire de l’Empire romain, et de l’Europe.

Et c’est à cet homme, qui voulait sans doute être davantage, que les Canadiens d’EX DEO rendent cette fois-ci hommage, dans leur second album, après avoir célébré le fondateur Romulus en 2009. Toujours mené de main de maître par les membres de KATAKLYSM, auxquels s’adjoint une fois encore le claviériste Jonathan Lefrancois-Leduc, ce side project qui a tout d’un groupe à part entière poursuit sa maturation et expose ici un death metal symphonique racé, ne se limitant plus à être du KATAKLYSM avec du synthé.

En effet, avec ce « Caligvla », le sextet de Montréal s’autorise une prise de risque que l’on dira a minima, puisqu’il n’y a en aucun cas révolution. Au contraire, on se retrouve à nouveau face à un death metal mélodique mais qui a parfaitement digéré ses ambitions, et commence à proposer quelque chose de véritablement épique, à l’image du titre liminaire, « I, Caligvla », sans doute le titre le plus dynamique et entrainant de l’album, avec ses tensions symphoniques, son break digne d’un peplum, et la narration de Maurizio Iacono, ses scansions sacrant le nouvel empereur, ses vitupérations hurlées ou caverneuses, et les samples à la gloire de l’empereur sanguinaire.
« Caligvla », ambitieux, robuste, tente de retrouver dans chacun de ses titres, la théâtralité d’un temps qui, à nos yeux, n’est plus que poussière dans les livres d’Histoire, et évoque ainsi divers instants de l’histoire romaine, de la nomination à la bataille de « Teutoburg (Ambush of Varus) » (et son break central monumental… alertant les légions de Publius Quinctilius Varus de l’embuscade conduite par les tribus germaniques d’Arminius).
Accompagnés de divers invités tels que, entre autres, Seth de SEPTICFLESH (dans « Pollice Verso (Damnatio Ad Bestia) »), Stefan Fiori de GRAVEWORM, ou Francesco d’AL SHALL PERISH à la guitare, ils articulent finalement une armature death mélodique des plus conventionnelles (cf. la construction de « The Tiberius Cliff (exil to Capri) ») à des ambiances réussies, intelligentes, et dont l’emphase (que sublime encore la diversité des chants et des rythmes, en témoigne le gigantesque « Divide et Impera ») ravira probablement les amateurs et nostalgiques des temps antiques.

Dans l’ensemble mid-tempo et lourde quoique souvent agrémentée d’accélérations salvatrices (à l’instar de « Once were Romans »), majestueuse et évitant la démesure baroque qui ne sied guère à la thématique abordée, la musique d’EX DEO s’apprécie comme une Iliade en terres romaines, une marche épique sur les traces de temps glorieux, mémorables et ruines de l’empire, servie par une production manifestement travaillée et grandiloquente, mettant en valeur les riffs simples mais efficaces du duo Dagenais/Barbe.

Bien que desservi par quelques longueurs et temps faibles (en particulier « Burned to serve as nocturnal light »), et sans doute un manque de véritable risque, voire une grandiloquence qui paraîtra à certains d’une indigeste prétention, « Caligvla » n’en demeure pas moins un album de très bonne tenue, recommandable pour les amateurs de KATAKLYSM et du premier album des Canadiens, puisqu’il en est la continuation logique, et plus encore, l’évolution espérée. Un bien bel hommage, en somme, et allant crescendo, à l’empereur de toutes les démesures, et dont la fin fut aussi pathétique que théâtrale. En effet, selon Suétone, Caligula fut assassiné par Chéréa de la manière suivante :

« Les uns disent que, pendant que l’empereur parlait à (de nobles jeunes gens d’Asie), Chéréa l’avait grièvement blessé à la nuque du tranchant de son glaive, en criant : « À moi ! », qu’aussitôt Cornélius Sabinus, le second des tribuns conjurés, lui avait percé le cœur. D’autres prétendent que Sabinus, ayant fait écarter la foule par des centurions qui étaient du complot, lui avait, selon l’usage militaire, demandé le mot d’ordre, et que Caius ayant répondu « Jupiter », Chéréa s’était écrié : « Le voici ! » et, comme le prince se retournait, il lui avait brisé la mâchoire. Renversé par terre et se repliant sur lui-même, il criait qu’il vivait encore ; mais les autres conjurés lui portèrent trente coups, selon le mot ralliement : « Redouble ».








AUTRES CHRONIQUES DU GROUPE
EX DEO - Romulus EX DEO - The Immortal Wars


 
pavillon 666 webzine metal rock TOUTES LES CHRONIQUES pavillon 666 webzine metal rock ÊTRE CHRONIQUÉ pavillon 666 webzine metal rock ÊTRE CHRONIQUEUR


Aller en haut