CHRONIQUES D'ALBUMS




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KHONSU
Anomalia [ 2012 ]
Pavillon 666 - metal rock webzine CD Album - Digipack - Durée : 58.21 - Style : Progressive dark metal
Informations :
Interview :
Contact label : http://www.season-of-mist.com/
Contact groupe : http://www.soundsofkhonsu.com/
 


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ORIGINALITE
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TECHNIQUE
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PRODUCTION
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EMOTION
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Chronique : 31 août 2012 - Chroniqueur : Nebelgesang
 

Attention… Astéroïde musical! « Anomalia », premier album des Norvégiens de KHONSU, est une petite merveille qu’il s’agit de mettre en valeur, de mettre en lumière, à travers une chronique qui, à coup sûr, ne pourra qu’évoquer, et non pas qualifier…
KHONSU, c’est le nom du Dieu de la lune chez les Égyptiens… Nom qui signifie « voyageur » et qui pourrait tout aussi bien qualifier quelque psychose hallucinatoire, tant ce qui se prépare, ce qui se révèle, possède tous les atours du délire systématisé et de l’hallucination auditive. L’onomastique ne ment pas. Attendez-vous à faire le grand plongeon.
KHONSU, c’est a fortiori la création d’un individu qui mérite qu’on parle davantage de lui : Stian Grønbech. Ce nom ne vous dit rien ? Il s’agit pourtant du frère d’Obsidian C. Grønbech, de KEEP OF KALESSIN, et qui participa d’ailleurs à l’écriture du titre « IX » de l’EP « Reclaim ». Discret donc, jusqu’à présent ; mais avec l’arrivée d’ « Anomalia », les cartes sont à coup sûr redistribuées.
Obsidian (ici producteur) ne tarissait d’ailleurs pas d’éloge à propos du nouveau projet de son frère, déclarant humblement : "If you think that I am a good guitarist, wait until you hear my brother". Et s’il y a bien entendu de la communication derrière cette phrase, il faut aussi y entendre bien davantage. Car quand bien même cet album est dépourvu de démonstration technique, les qualités de composition sautent immédiatement aux oreilles.

Le frère Grønbech, qui tend d’ailleurs à sortir de l’ombre d’Obsidian, s’est en effet évertué à puiser dans diverses sources les artifices qui composent son majestueux édifice, afin d’en faire un ouvrage propre, personnel, hybride, et qui se révèle d’écoute en écoute. Le multi-instrumentiste s’est de plus adjoint les services d’un chanteur bien connu, puisqu’il officie initialement dans, je vous le donne en mille, KEEP OF KALESSIN : Thebon, lequel délivre ici une mémorable prestation, avec son timbre si particulier, si polymorphe, grand artisan de l’ambiance stellaire et anxiogène d’ « Anomalia ».
Si l’on considère enfin le line-up live, avec Obsidian à la guitare, Kenneth Kapstad (THORNS) à la batterie et Aethyris MacKay (PANTHEON I) à la basse, il y a de quoi saliver.

Vous me direz, qu’en est-il musicalement ? Eh bien, le moins que l’on puisse dire, c’est que ce premier essai est une grande réussite. Et c’en est presque un euphémisme. Magistral de bout en bout, ambitieux sans être prétentieux, utilisant à merveille le synthé, les guitares, dans une visée atmosphérique, oscillant entre un black metal progressif en lettres capitales, résonnant tout autant comme une libre variation sur des thèmes d’ARCTURUS (en particulier dès les premières notes de synthé du titre liminaire, « In otherness », « Darker days coming », ou encore dans la théâtralité de « Va Shia (Into the spectral sphere) » qui achève magnifiquement l’album), voire d’ENSLAVED (par exemple dans le titre « So cold ») et le black thrash véloce et syncopé de KEEP OF KALESSIN (cf. le tremolo picking sous amphétamine de « Inhuman States » ou les rythmiques de « In otherness » qui auraient sans problème pu figurer dans une des compositions d’ « Armada »). C’est dans cette richesse simple; cette beauté presque naïve et jamais sirupeuse, que KHONSU frappe un grand coup.

Quant aux dynamiques rythmiques, elles varient entre les accélérations clastiques et paroxystiques, avec une session rythmique basse/guitare et une batterie groovy au possible et des passages plus lents, introspectifs, stellaires (alternances que l’on retrouve souvent au sein d’une même composition, comme c’est le cas d’ « Inhuman States » et sa conclusion magique), particulièrement accrocheurs avec de discrets soli, pour achever le tableau. Album vivant, nuancé, jamais ennuyeux, « Anomalia » émane résolument d’un esprit malin et inspiré.
Mention spéciale à Thebon qui est ici employé avec grande intelligence et démontre toutes les qualités que ses dernières apparitions chez KEEP OF KALESSIN ne faisaient que suggérer. Ample tessiture, timbre tantôt rauque, tantôt clair, inflexions tantôt hurlées, tantôt chantées (les variations magistrales de « The Host » ou de « So cold » sont impressionnantes à bien des égards), à l’aise sur différents registres et parvenant à peser et à souligner les ambiances subtiles et stellaires de certains titres, il transcende et motive, se muant en instrument à part entière.

« The Malady », véritable bijou de dark metal (pour une fois que cette appellation sied idéalement à une musique), climax de l’album, est un symbole de toute cette variété. Il mérite une place toute spécifique, tant il brille, quasi conclusif, parmi les six autres étoiles : plus sombre, lancinant, au mid-tempo pesant, pressant, infiniment lourd, avec des lignes de guitare redondantes, entêtantes, et des nappes de synthé et samples, pétrifiants.
Rien de bien compliqué pourtant, mais tout est en nuance et en effets, avec le soutien d’une voix fantomatique et réverbérée. Chapeau !

Sur le papier, KHONSU a de quoi intriguer. Et in concreto, l’album « Anomalia » constitue sans aucun doute une des plus grandes surprises de cette année 2012. Rien que ça.
En effet, s’il demeure probablement encore perfectible sur certains aspects, l’intelligence de structuration, des arrangements, le feeling et la maestria avec laquelle sont construites ces sept compositions ont de quoi laisser songeur. Et en dépit d’une relative homogénéité de ses ambiances, l’apparent hermétisme initial qui rebutera peut-être au premier abord certains auditeurs, une fréquentation assidue, des écoutes attentives et surtout l’adhésion au projet atmosphérique mis en place par Stian Grønbech, renforceront encore davantage une œuvre qui a le mérite de s’inscrire dans la durée.
Gageons que ce premier effort n’est pas un simple coup de chance, et qu’il s’agit là d’un projet d’avenir, à surveiller, et qui mérite une attention toute particulière.








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