VORPAL NOMAD est le joli petit nom de ce nouveau projet de "Power Metal", qui allie le guitariste/shredder colombien Nicolas Waldo à Felipe Machado Franco, chanteur de THUNDERBLAST et artiste reconnu de cover art, responsable notamment de nombreuses pochettes d’albums de RHAPSODY OF FIRE, BLIND GUARDIAN, ICED EARTH et j’en passe! Il a bien sûr signé la pochette de l’album qui nous occupe à présent. Le Metal colombien est trop souvent dans l’ombre, jetons donc un coup de projecteur sur ce premier album de VORPAL NOMAD.

Après une courte intro, "Skull island" ouvre avec un riff efficace, et envoie du pur speed metal guerrier à la HELLOWEEN ou RUNNING WILD. A ce niveau, l’impression est plutôt bonne, rien de bien nouveau mais les musiciens sont solides et la chanson est agréable – le shred rapide de Waldo et la voix rocailleuse de Franco font une bonne équipe… Mais c’est par la suite que les choses se gâtent et que les défauts de cet album commencent à apparaître.

En fait les mélodies ne sont pas toujours aussi catchy que celles de « Skull Island », et ça ne pardonne pas pour un album de Power Metal. Le chant est bon, mais pas excellent, selon mes critères. Pas assez diversifié dans ses expressions, sa puissance se déploie de façon trop souvent linéaire. La pauvreté des lignes de chant de "The brotherhood" et "Vorpal Nomad" par exemple n’arrange rien à l’affaire.

Pourtant, "The brotherhood" commence de façon prometteuse avec des claviers épiques, des variations intéressantes et un passage narré qui intrigue… mais les mélodies vocales qui suivent sont désespérément plates et le refrain sonne particulièrement laborieux. Les soli de guitare ont beau être techniques et rapides, ils ne peuvent sauver la chanson du naufrage.

"Final cry for freedom" et "Last hero on earth" manquent de saveur également, à l’exception de ces refrains HELLOWEEN-eques et de ces quelques riffings accrocheurs qui font monter la sauce. Arrivé à "The mad hatter", on entend un riff principal épique et jouissif dans le genre de ceux confectionnés par Kai Hansen, un bon refrain de Power Metal comme il se doit, un tempo très rapide et stimulant, un excellent solo… Là, je dis oui! Ça fonctionne! Et nous tenons sans doute la meilleure chanson de l’album.

"As the otherworld falls down" monte presque à 10 minutes, c’est le morceau le plus varié et ambitieux. Dommage qu’il soit à l’image de cet album – très inégal… il ne manquait pas grand-chose pour qu’il en soit le paroxysme. L’album se termine avec "Jack O’Lantern", un titre qui sonne frais, quoiqu’assez convenu… Nicolas Waldo est un très bon guitariste, particulièrement rapide et à l’évidence il sait composer de bons riffs. Avec une meilleure production, il donnerait toute sa mesure. Car oui, la production laisse aussi à désirer, ce qui est assez gênant dans ce genre de musique.

Nous avons donc dans VORPAL NOMAD une belle brochette d’excellents musiciens, mais ils ont malheureusement donné jour à un premier album inégal, qui possède de très bons moments, certes, mais qui souffre d’une production et de lignes de chant assez pauvres. Dû à ces défauts majeurs, la magie peine à se créer… Les die-hard fans de Heavy et Power Metal classique devraient cependant y jeter une oreille ou deux, s’ils parviennent à mettre de côté ces défauts, ils pourront prendre plaisir à écouter de bonnes chansons.

Personnellement, je ne suis pas emballée et je pense que la suite de leur carrière pourrait être bien meilleure… je l’espère, en tout cas! Le Heavy Metal colombien est bel et bien en route avec SAGAR et VORPAL NOMAD, et il y a assurément beaucoup de potentiel et de talents à développer du côté de Bogota…