Hormis la vague de groupes qui sont devenus les piliers du genre (AMENRA, CULT OF LUNA...), une nouvelle vague commence à faire parler d'elle. Ils ont mis du temps a émerger car l'auto-production est devenue compliquée ces temps-ci, mais ils sont bel et bien la.
Cela avait commencé avec BATTLE FOR BRITTAIN MEMORIAL et aujourd'hui on en a la confirmation avec ce premier album de WHEN ICARUS FALLS, qui vient de confirmer pour de bon tout le potentiel du groupe. Signé sur "Headstrong Music/Season Of Mist", le combo est paré pour faire enfin reconnaître son "post-hardcore" de qualité.

Toujours aussi mystérieux et incompris à propos de la pochette, le principal intérêt se trouve à nouveau dans le disque. Bénéficiant d'un sujet qui se prête bien à leur type de musique, WHEN ICARUS FALLS va nous parler de la mort dans les moindre détails. Le déni, la colère, le marchandage, la dépression et l'acceptation sont les principales artères qui vont faire découler leur post hardcore rempli de noirceur.
Question atmosphère, WHEN ICARUS FALLS vient d'atteindre un nouveau pallier. Sur ce premier album l'écriture à été très soignée et le résultat est sans appel. Cet album est un véritable bloc d'atmosphère qui vous prendra aux tripes du début à la fin. Une véritable montée en puissance qui est contrôlée par un quintette en plein explosion. On appréciera notamment "Tears of Daedalus" qui fera sourire certains fans de MY OWN PRIVATE ALASKA. Plagiat ou non, on ne le saura pas, mais il est certain que WHEN ICARUS FALLS s'approprie à merveille le piano et en le couplant au chant écorché de Diego, ils en font un instrument aussi puissant que la guitare. Certainement une des plus belles pièces composées par le quintette. Cependant la formule qui a fait leur notoriété n'est pas arrivée à son apogée. Cet "Aegean" montre quelques signes qui prouvent que quelques détails ont pu être peaufinés. Notamment dans la composition des morceaux, mais ceci était une suite logique des évènements, vu le génie musical qui habite le groupe, mais surtout dans le mixage et la production de l'album.
Exit le son de batterie gras et sale et bonjour à la batterie claire limpide mais surtout percutante. C'est peut-être un détail, mais ça apporte beaucoup au résultat final. Les férus de l'instrument pourront apprécier les déchaînements multiples de Xavier sur (« Hade » ). Cependant il n'y a rien à redire sur le couple de guitares qui abattent un boulot très intéressant, car au niveau des riffs, ils sortent de temps à autres de véritables pépites. (« Aegean »).

Tout est lumière à son début et tout deviendra ténèbres par la suite. "Aegean" est un disque qui ne laisse qu'un semblant d'espoir. Une fois arrivée en fin de course, les Suisses vous enterrent profond sans vous laisser la moindre chance. Mais pourtant, arrivé au terme du supplice, l'auditeur n'a qu'une seule envie : revivre cette histoire à nouveau. Vous l'aurez donc compris, "Aegean" est un sacré disque qui ne laissera personne indifférent. Il risque de mettre d'accord tous les amateurs de post-hardcore et d'éveiller la curiosité de certains.