Au milieu des années 90, SKUNK ANANSIE vient bousculer la scène « rock-alternative » du moment. Les oreilles du monde entier sont toujours rivées vers les States à l’écoute du mouvement grunge… Kurt Cobain vient de se faire "sauter le caisson" à la chevrotine et le genre est sur le déclin.
Pendant ce temps, en Angleterre, madame Skin et ses musiciens fondent un groupe au style unique, reconnaissable entre mille. La chanteuse dotée d’un organe remarquable et d’un physique « déroutant » va faire l’effet d’une bombe visuelle et sonore du meilleur effet, entraînant sa troupe vers une consécration rapide. Le groupe enchaîne tube sur tube. Mélange de metal, de fusion, de punk régénérateur, de funk et de ballades fédératrices… Après deux albums indispensables, le groupe perd en efficacité et décide de jeter l’éponge. Il faudra attendre 2010 pour retrouver les SKUNK ANANSIE. En vingt ans, le groupe a peu changé sa formule. Leur tout nouvel opus, « Black Traffic » se situe dans une évolution logique : On conserve quelques titres punk-rock pêchus, on inclut des éléments « electro » dans l’air du temps, on n’oublie surtout pas les douceurs qui font pleurer…

Bien sûr l’album est sans véritable surprise, mais, hormis quelques longueurs (trop de passages suaves et mélancoliques qui sonnent comme des redites), l’ensemble reste terriblement accrocheur. Il y’a cette voix unique, alliant hargne et sensibilité (on pense parfois à Annie Lennox). Certaines compos sont des hits en puissance (« Sticky Fingers In Your Honey » groove grave et sent bon le punk-stoner sous amphétamines).
Certainement pas le meilleur album du groupe, mais l’esprit des SKUNK ANANSIE est conservé, c’est déjà beaucoup !