Est-il nécessaire de continuer à présenter Eluveitie ? En dix ans et cinq albums, le groupe a acquis une notoriété dans la scène « folk metal » qui abat les vieux clichés à propos de la Suisse tels que la vache et le chocolat.
Et comme dix ans ça se fête, le groupe nous offre un double album, appelé « The Early Years », qui contient un ré-enregistrement de leur EP « Vên » et une version remastérisée de leur premier album « Spirit ».


Bien évidemment, les seules nouveautés de ce double album viennent (très) majoritairement de la production en elle-même. Pas de bonus track, d’inédit, de live ou autres.
En ce qui concerne le ré-enregistrement de « Ven », les titres sonnent moins « démo », le son est net, tranchant, les distos sur les guitares accentuent le côté « metalcore ». On notera quelques « mini-nouveautés » comme les chœurs masculins de « Uis Elveti » devenus féminins, la guimbarde au début de « Lament » qui est passée à la trappe, etc… Mis à part ce genre de détails, rien de nouveau sous le soleil (ou dans les montagnes, c’est selon).
Concernant la version remastérisée de « Spirit » rien de nouveau non plus. On trouve de légers changements qui n’apportent qu'un petit plus que si l’on tend vraiment l’oreille (jeu d’harmoniques pair/impair, les connaisseurs comprendront) mais concrètement, pas de quoi bouleverser ou ringardiser la première édition de « Spirit ». Au final, et comme dans 90% des cas, le remastering de « Spirit » est plus un argument marketing qu’une réelle nouveauté et, à moins que vous ayez relié votre chaîne hifi à un line array (les colonnes d’enceintes qui se trouvent en festival), le seul changement que vous entendrez sera que le disque est plus fort.


Au vu de ce disque - qui, à titre personnel, m’a laissé plus que perplexe - on peut être en droit de se demander si la sortie d’un « Early Years » n’est pas un peu prématurée de la part d’Eluveitie. Peut-être aurait-il été préférable de voir un album live (comme Ensiferum, certes) ou même carrément une tournée pour fêter l’anniversaire du groupe, plutôt que ce disque qui ne fera qu’alimenter encore plus les détracteurs qui qualifient ce groupe de « commercial ».
Alors en définitive, que retenir de ce « Early Years » ? Eluveitie a dix ans, bon anniversaire.