L’appellation « Néo Métal » suscitera certainement, pour certains d’entre vous, un bon nombre de souvenirs, voire de nostalgie. En effet, comment ne pas se rappeler de ce courant musical venu de la côte Ouest des Etats-Unis au milieu des années 90 avec KORN, ou encore les DEFTONES, et dont les tenues vestimentaires ainsi que les dreadlocks s’imposaient comme transition à la mode « Grunge » fraîchement disparue en même temps que son mentor Kurt Cobain. Ce courant tant décrié alors s’est quelque peu dissipé depuis, mais on trouve toujours un peu partout une petite poignée d’irréductibles qui continuent à pratiquer leur musique en dépit d’une mouvance qui ne leur est pas favorable.


C’est dans ce contexte que s’est formé le groupe LEAVING PARIS, quelque part dans le Sud de la France, entre Nîmes et Montpellier. Le combo n’en n’est pas à son premier enregistrement puisqu’il nous avait déjà proposé en 2010 un E.P de cinq titres qui lui valut, l’année suivante, une accréditation sur la compilation de nos confrères de French Metal. Bien que déjà paru il y a quelques mois en autoproduction, « New Days », premier album des Languedociens, fait peau neuve et se voit offrir une nouvelle pochette en vue d’une réédition remastérisée prévue pour le 03 décembre prochain. L’ensemble sera distribué par le label Season Of Mist, rien que ça !


Mais à l’approche de l’écoute de cet opus, une question existentielle me vient à l’esprit : Que va bien pouvoir apporter ce « New Days » ? Evidemment, je ne m’attends pas à quelque chose de radicalement nouveau, d’autant plus que j’ai largement écouté les discographies des artistes précédemment cités et que le dernier disque de « Néo » qui m’ait fait vibrer remonte au monument « Rock » de PLEYMO. Par contre, je n’aurai rien contre quelque chose qui me donne envie de sauter dans tous les sens et qui me renvoie directement dans les années 90 ! LEAVING PARIS annonce l’utilisation de guitare 7-cordes, la tonalité semble donc être donnée.


Et on peut dire que les choses commencent plutôt bien avec l’ouverture par le titre éponyme, « New Days », qui dévoile toutes les particularités si caractéristiques de ce courant musical. On y retrouve en effet tous les bons ingrédients qui rendent ce style attrayant, à savoir des riffs lourds, graves et groovy par moments, suivis par une basse très expressive ainsi que des atmosphères nuancées par le contraste entre les accords de puissance et les arpèges cristallins en son clair. Cependant, un élément gênant vient troubler mes premières minutes d’écoute qui avaient pourtant bien commencé à m’embarquer. Ce léger désagrément provient du chant, car bien que l’on s’y accoutume tout au long de l’album, le timbre de voix de Benoit peut surprendre au premier abord. En effet, l’instrument vocal de ce dernier se rapproche plus d’un Matthew Bellamy (MUSE) que d’un Jonathan Davis et confère moins de puissance aux parties saturées. Par contre, il faut reconnaître que le chanteur excelle sur les parties plus posées ou en mid-tempo où il n’éprouve aucune difficulté à soulever les émotions. Côté production, on ne peut émettre aucune critique, chaque instrument étant bien présent. Au passage, on ne peut que féliciter le travail accompli sur les arrangements et notamment sur les différentes lignes de guitares mises en place par Geoffrey, qui occupe pourtant ce poste à lui seul. Le résultat est saisissant et captivant, on ne ressent aucun creux, aucun moment de faiblesse tout au long des treize titres.


Alors, qu'en est-il du constat de « New Days » ? Eh bien, il faut admettre que le voyage à travers le temps opère réellement (les gens de ma génération comprendront). Cet album est une belle petite réussite qui procure une bonne énergie et de belles émotions, tant et si bien qu'on se laisse emmener, bercer durant presque une heure. Les compères de LEAVING PARIS ont travaillé dur pour arriver à ce résultat, comme quoi, le travail porte ses fruits.