CHRONIQUES D'ALBUMS




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MONOLITHE
III [ 2012 ]
Pavillon 666 - metal rock webzine CD Album - Digipack - Durée : 52.00 - Style : Funeral doom metal
Informations :
Interview :
Contact label : http://www.debemur-morti.com
Contact groupe : http://www.monolithe.free.fr/ http://www.myspace.com/monolithedoom
 


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ORIGINALITE
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TECHNIQUE
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PRODUCTION
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EMOTION
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Chronique : 14 novembre 2012 - Chroniqueur : Nebelgesang
 

Heureux celui qui, dans son art comme dans son existence, exploite et sublime les névroses bourgeonnantes, en faisceaux insaisissables, constituant la part d’ombre de tout être. Heureux celui qui, gonflé par quelque certitude, exprime viscéralement le trouble panique qui s’insinue, vespéral, dans son esprit malade, vagabond et infiniment labile.

Le doom atmosphérique du quatuor français MONOLITHE participe de cette sublimation, de ce voyage aveugle, qui ne dit que trop bien l’état d’esprit désabusé, désenchanté, dans lequel il s’effectue et se réalise. Après deux premiers opus (« I » (2003) et « II » (2005)), puis deux « Interludes » (en 2007 et 2012), dans l’ensemble réussis et maitrisés de mains de maître, c’est avec une excitation teintée de crainte, que nous accueillons ce nouveau né, « III ».

Il s’agit, à l’instar de ses prédécesseurs, d’un bloc unique, compact et monolithique (jamais formation n’a si bien porté son nom) de cinquante-deux minutes, une longue errance dont l’architecture massive, austère, recouvre en réalité une très grande complexité, un horizon trouble, farouche, qui ne se satisfait pas de la case souvent dévalorisée de « funeral doom ».

D’un point de vue purement musical, « III » reprend à l’endroit quasi exact où nous avait laissés son prédécesseur, mettant en exergue une culture obsessionnelle du down-tempo, écrasant, des riffs lancinants, aussi obscurs et opaques qu’un glioblastome nécrotique sur une IRM. Mais détrompez-vous immédiatement ; il ne s’agit aucunement d’une redite de ce qui a été fait précédemment. Au contraire, c’est dans les nouvelles variations rythmiques, l’apport de passages mid-tempo dynamiques et assurément entrainants, que ce nouvel album se distingue, s’identifie comme une évolution considérable.

De plus, cette composition unique se caractérise par des harmonisations aussi simples qu’ingénieuses, entre les nappes de synthé et les guitares accordées résolument low. Cet ensemble dynamique, travaillant au corps les dissonances et les ruptures (qui a dit que le doom metal était nécessairement répétitif ?), jouant sur les évolutions subtiles, la dynamique et les mouvements d’ensemble, progresse sans véritablement révolutionner, agrémente de quelques finesses l’arsenal du mystérieux quatuor.
Tout en éclats, « III » maitrise sans conteste l’art des mises en tension intelligemment agencées, au carrefour d’un break ambient, visqueux comme la bile au sortir d’une vésicule biliaire cholestatique, à l’intersection entre deux accords plaqués ou mélodies sournoises (voire d’un élan paroxystique soudain, inattendu, avec un tremolo picking venu de nulle part), entre deux vociférations caverneuses, distantes, anxiogènes.

Ce troisième volet longue durée de l’odyssée monolithique décrit avec une belle maestria de composition sa logique implacable et parvient à redéfinir, tout en suivant sa logique propre, presque obsessionnelle, son univers stellaire ombrageux, dont les scansions confinent parfois au sublime.

Alors certes, la durée, la boite à rythme et son claquement caractéristique, le manque relatif de basse, décourageront certains auditeurs un peu frileux. Mais dans l’ensemble, le doom atmosphérique de MONOLITHE trouve ici son expression la plus authentique.
Majestueux, épique et pachydermique, il revêt désormais des oripeaux cryptiques, extrêmes, dépeignant des horizons de désolation, là où les prédécesseurs étaient davantage éthérés.
Sans doute plus épuré, « III » constitue une véritable épreuve nerveuse, articulant les tensions funéraires aux éclats lancinants, harassants, et que les amateurs du genre se délecteront de vivre, intensément.








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