La Finlande a toujours été productive comme ses consorts nordiques lorsque l'on parle metal. La preuve en est avec HOODED MENACE, l'un des nombreux projets de Lasse Pyykkö et peut-être à ce jour le plus intéressant. Car l'air de rien ce groupe fait son bonhomme de chemin avec trois albums en cinq ans et autant de split avec des groupes de renommée comme ASPHYX, HORSE LATTITUDES ou encore nos Japonais de COFFINS. D'ailleurs, leur signature avec Relapse leur permet de montrer au monde leur vision musicale. Et quelle vision !

Doté d'un très bel artwork, "Effigies of Evil" promet de faire des ravages. Le doom/death de ces Finlandais à de quoi faire trembler l'échine de bon nombre de groupes dès l'ouverture de "Vortex Macabre". HOODED MENACE a pris possession d'un son massif, Lasse ayant un chant guttural "macabre" comme l'indique le titre. Entre un CATHEDRAL première époque pour sa lourdeur et ses riffs qui laissent entrevoir par moments une seconde guitare mélancolique, ce morceau nous plonge dans un état léthargique proche de la fin du monde. Ou en fait peut-être pas, car là où la lourdeur doomesque prend sa place, arrive une rythmique plus "death" qui se dote par moments de superbes soli. Et là, Dan Swano (EDGE OF SANITY) aurait pu faire partie de ce projet, car une fois quitté l'influence Doom de HOODED MENACE, dans ses parties death metal c'est bien EDGE OF SANITY à sa plus belle époque qu'on a l'impression d'entendre, de la composition même au rendu sonore dans son ensemble.
Les titres défilent et de samples tirés de films d'horreur ; on en revient à des accords qui feraient détacher les cheveux de n'importe quel metalleux pour un mouvement haut/bas à en faire décrocher les cervicales. Ah, on en est déjà à "In the Dead we dwell"...Toujours le même tableau enfonçant le clou plus profond entre vocalises déchirantes et riffs mélancoliques. HOODED MENACE mélange à la perfection deux styles pour en faire une marche funéraire digne de ce nom, qui nous fait remonter le temps pour revenir vingt ans en arrière. Chacun des morceaux d'"Effigies of Evil" procure son lot d'émotions et donne envie de tout plaquer pour rester un instant de plus dans leur spirale infernale comme sur "Curses Scribed in Gore", morceau le plus rythmé de l'album.

Lasse et son équipe nous livrent sept bombes à retardement (si on ne compte pas le dernier titre instrumental), et Relapse nous joue encore un coup de maître au passage.
"Effigies of Evil" regroupe tout ce que la Finlande a de glauque et macabre, avec en tête des expériences proches de ce que devrait être l'au-delà. Si vous n'êtes pas encore tombé dessus, ça ne devrait pas tarder. A mon avis un album qui n'a pas fini de tourner dans mes esgourdes, et l'une des meilleures sorties de cette fin d'année car tout est à prendre, rien à jeter.