Dans la vie métal, il y a death et death, et ce style toujours bien vivant nous propose régulièrement des oeuvres enregistrées par de nouvelles formations plus ou moins intéressantes. En effet, dans cette niche musicale extrême nous retrouvons un peu de tout, death mélodique, death symphonique, death old-school revival, death n'roll et j'en passe et des meilleurs. Pour l'amateur de bon death brutal qui nous éjecte des catacombes, nous déchire ce qui nous reste de neurones, nous fait tressaillir dans notre linceul, rares sont les groupes actuels qui nous font vibrer sans tomber dans le copier-coller des combos classiques du style. Alors, lorsque j'ai inséré dans mon lecteur CD le premier album de NECROVERDOSE intitulé "Off", j'ai su dès la première écoute que je tenais là quelque-chose de particulièrement mortel dans la scène du métal de la mort Frenchie.

Le quintette Marseillais nous éclabousse de sang tout d'abord avec un artwork de couverture du CD particulier et remarqué. Et puis, avec "The End", instrumental qui vous met "le trouillomètre à zéro", débute le cauchemar sur des tempos lourds de conséquence, avec des envois brut de décoffrage mais travaillés en fond d'écran. La voix du frontman est idéale dans le genre, des "grunts" aux "growls" caverneux en passant par des dérapages black, elle contribue fortement à créer des ambiances qui vous prennent aux tripes, qui arrivent à vous déranger dans vos certitudes, qui vous font dire "voilà enfin du death-métal non frelaté, non aseptisé, non détourné de sa fonction première".
Ici, ignorez donc le mot "mélodie" et acceptez la peur, le malaise, avec des guitares aux riffs en forme de scalpels rouillés et une section rythmique vous enfonçant dans la tête ses déviances hypnotiques énormes. Evidemment, vous allez dire, "tiens voilà du MALEVOLENT CREATION, tiens voilà du BOLT THROWER, tiens voilà des relents CELTIC FROST". OK, il faut l'admettre, mais ce ne sont que perceptions à petites doses, l'ensemble respire tout de même une certaine recherche novatrice qui fait la différence et fait mouche, obligatoirement.
La preuve, au bout des neuf titres proposés et plus de 40 minutes d'écoute, on regarde sa montre en se disant "déjà!". Le temps a passé vite et c'est une preuve s'il en fallait une, que cette première galette des marseillais est accrocheuse en diable, je n'en reviens toujours pas. La première démo du groupe parue en 2006 et intitulée "Final World War" nous laissait entrevoir quelque chose de bon, mais on ne se doutait pas que six années plus tard NECROVERDOSE allait nous interpeller de la sorte.

Il n'y a donc qu'une solution pour tout métalleux extrême, à savoir écouter en urgence "Off" en appuyant sur "play", et puis s'offrir ce petit bijou de métal morbide avant de mourir pour la fin du monde programmée sous peu!