CHRONIQUES D'ALBUMS




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OTEP
Hydra [ 2013 ]
Pavillon 666 - metal rock webzine CD Album - Durée : 74.00 - Style : Néo métal/indus
Informations :
Interview :
Contact label : http://www.victoryrecords.com
Contact groupe : http://www.facebook.com/otepofficial http://www.myspace.com/otep
 


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ORIGINALITE
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TECHNIQUE
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PRODUCTION
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EMOTION
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Chronique : 08 janvier 2013 - Chroniqueur : ZERO
 

Otep est un groupe que je pense tous nos lecteurs connaissent au moins de nom . Mais de par le caractère unique de la formation, il me semble bon de les présenter de façon relativement exhaustive. Ou plutôt de la présenter car à la lecture du press book fourni avec ce nouvel opus, la communication du groupe s'articule désormais autour de la chanteuse Otep Shamaya à la manière d'un Marylin Manson ; c'est-à-dire un projet artistique centré ici sur la front woman accompagnée de musiciens, pas un groupe classique à proprement parler mais plus une une entité musicale basée sur un leader charismatique.

A l'époque de son arrivée sur la scène musicale il y a une dizaine d'années, Otep est un groupe qui s’inscrit pleinement dans la mouvance néo metal, courant qui s'enterrera de lui même sous une avalanche de groupes voulant surfer sur la vague du succès et qui auront raison de la crédibilité du genre de par leur insipidité. A l'époque, j'étais un gros fan des groupes précurseurs de ce genre qui apportaient une vraie fraîcheur dans le milieu des musiques à distorsions (Korn, Deftones, Slipknot, Snot...). Otep est arrivé à une époque où le genre commençait déjà à s’essouffler et était décrié. Pourtant, leur premier album sortait du lot des « néo-metalleux wannabee ». Sombre, puissant, avec une chanteuse dont les capacités vocales ne prêtaient pas à plaisanter, la formation emmenée par Otep Shamaya a calmé plus d'une mauvaise langue sceptique à la vue d'une frontwoman avec « Sevas tra » (anagramme de « Art Saves », de la même manière que Otep est un anagramme de Poet). Revendiquant toujours des paroles engagées, réfléchies, une ambiance glauque censée refléter le mal-être et les tourments modernes de l'âme humaine, Otep accorde une importance toute particulière aux ambiances développées dans la musique, et encore plus aux textes. C'est peut-être pourquoi dix ans après le groupe est toujours actif et n'a pas sombré avec la vague néo metal sans saveur qui nous a assailli et a fini par lasser même les plus fervents adeptes du genre. Aujourd'hui Otep nous livre « Hydra », un disque annoncé comme le dernier chapitre de sa carrière via ce projet tout du moins. Il s'agit d'un concept-album basé sur une bande-dessinée (« graphic novel » en anglais ça sonne plus classe) où une jeune femme se fait arracher de force à son univers basé sur la créativité et l’expression artistique pour se retrouver sur une île déserte où même les rats s'empoisonnent eux-mêmes. On suit alors l'évolution de cette jeune femme dans ce monde hostile alors qu'elle se met en quête de vengeance, redéfinit sa vision de Dieu et de la spiritualité et devient une justicière tueuse en série dont le nom de code est Hydra.

J'ai trouvé la base de cet album-concept assez alléchante, d'où mon regret de ne pas avoir pu mettre la main sur le comics d'où l'album tire son essence ou encore sur les textes qui doivent je pense valoir le coup d’œil eut égard à mademoiselle Otep Shamaya. Mais attardons-nous désormais seulement sur la musique. Le moins que l'on puisse dire c'est qu'Otep ne dévie toujours pas de sa trajectoire : on est plongés dès la première piste dans un univers malsain, sombre. L'introduction est digne de la bande-son d'un film d'horreur avec ses boucles électro stridentes, ses sons oppressants, des voix chuchotées qui se muent en discours à la limite de l'incantatoire alors que pointent les premiers hurlements et guitares à la lourdeur implacable. Le deuxième titre « Blowtorch nightlight » est quant à lui plus classique, du pur Otep. Mix de neo metal entraînant avec quelques passages à la limite du death metal dans leur brutalité (une recette qui rappelle furieusement Devildriver), les fans seront servis. Otep chante, murmure et vomit sa rage à pleins poumons comme à son habitude entre élégance et démence. S'en suit un titre très indus, avec une batterie aux sonorités synthétiques et des boucles électro omniprésentes, du Nine Inch Nails à la sauce Otep pour ainsi dire, groovy, entêtant et sombre à souhait. Ce titre « Seduce and destroy » revêt une importance particulière car les couleurs qu'il dépeint sont prédominantes tout au long de l'album. Que ce soit un titre dans son intégralité ou durant la moitié d'un autre morceau, cette orientation musicale très indus est omniprésente, le plus souvent accompagnée de lignes de chant quasi parlées très soutenues constituant le fil du récit de ce concept-album. Par exemple le neuvième titre « Voyeur » qui parle du comportement d'un homme déviant se livrant à des actes répréhensibles avec des animaux et autres devant sa webcam, se concluant sur la phrase « I will help him understand », laissant penser que Hydra risque de s'occuper de lui d'une manière déplaisante...
Pris à part comme un énième disque de neo metal, « Hydra » risque de déconcerter, son auditoire. Bien sûr les titres où rugissent les guitares et où la double pédale martèle répondent à l'appel dans la lignée de « Blowtorch nightligh » (« Hag », « crush » ) avec une production efficace et soignée digne du savoir-faire de nos amis américains. Mais si l'on se penche plus en profondeur sur cette volonté de conceptualiser cet ultime effort studio, Otep fait mouche.

Ce récit musical sombre et torturé est une réussite mais qu'il ne convient pas de faire écouter à toutes les oreilles. Ce ne sera sans doute pas votre disque de chevet à écouter en toutes circonstances mais il est tellement intéressant de nos jours de trouver des artistes qui osent envisager un projet dans sa globalité en apportant fond et réflexion que je ne peux que saluer cet effort. Otep tire sa révérence d'une fort belle manière.








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