Votre serviteur fait partie de ceux qui avaient été conquis par le fabuleux album « Good Morning, How did you Live ? » que ce groupe allemand nous avait livré en 2011. Histoire de promouvoir un album bien mal connu (malheureusement), le trio fit une tournée européenne (« Over Hills and Stones Tour » en première partie de Pain of Salvation) avec une escale à De Bosuil (Pays-bas), filmée et immortalisée sur un DVD sobrement intitulé Live At De Bosuil ! C’est parti pour quarante minutes à domicile... (enfin à côté quoi.)

Passons outre l’aspect amateur encore un poil présent dans la production vidéo (des plans pas toujours évidents, une qualité pas top), pour se focaliser sur l’aspect musical (pas trop mis en valeur malheureusement) et surtout, scénique du groupe.

Le groupe est venu défendre corps et âmes son album et y parvient de manière sidérante. Les morceaux sont parfaitement exécutés, tant niveau instrumental que vocal. En tant que musiciens, le trio sait parfaitement s’accorder, l’entente musicale est flagrante et fait plaisir à voir (le presque instrumental « Most Lovable Monster »). Le batteur mène son monde de belle manière, le guitariste joue tout du long sans fausses notes et possède un certain swing (ce qui améliore encore les morceaux, « Dance of the Strange Folk », dont la prestation est totalement habitée sur scène) et le chanteur nous prouve qu’aujourd’hui encore certains n’ont pas besoin de l’aide du Dieu informatique pour chanter juste. Sa prestation est juste exceptionnelle et sa voix toujours aussi bluffante (« Camden Town »), nous qui l’avions comparée, par moment, à celle de Monsieur Mercury. C’est également son jeu au clavier qui est à considérer car le Sieur s’en sort, là aussi, haut-la-main.

Sur un plan plus collectif, Cryptex est clairement un groupe de scène (« It’s Mine »). De là à les comparer à un Bruce Springsteen… Bon, avec le temps, pourquoi pas. Même si les interventions avec le public ne sont guère nombreuses ou originales, l’effet escompté est presque là. En fait, on sent que le public découvre le groupe (enfin pas tout le monde non plus) et il manque un léger panache (« It’s Mine ») à l’audience. Gageons que ce genre de détail se corrigera de lui-même à l’avenir. Et puis comment ne pas être attiré par un groupe qui, mine de rien, nous démontre leurs facultés sur bon nombre d’instruments (Didgeridoo, Harmonica, Guitare Folk et autres trucs, machins et bidules) dont l’utilisation sur les morceaux nous fait du bien aux esgourdes ?
Live.
Quelques bafouilles sur l’aspect mercantile de l’objet. Outre le concert de quarante minutes, nous avons droit à un documentaire sur le groupe de quarante-cinq minutes. Plutôt intéressant ainsi qu’une galerie de photos. Mouais … L’intérêt du DVD est surtout de satisfaire les fans du groupe. Néanmoins, une bonne manière de découvrir le groupe si vous ne pouvez jeter une oreille sur l’album, ce qui serait fort dommageable pour vous.
Ce soir, les amis, j’ai vu l’avenir du Folk Rock germain. Et son nom est Cryptex.