Groupe créé en 1995 dans la petite ville de Montbéliard, Ignis Fatuus est un groupe qui revient de loin : trois démos sorties à la fin des années 1990 – début des années 2000, un split en 2002, une reformation en 2010 et un beau bébé, « Soulbreaker », album conceptuel sorti fin 2012. On va aujourd'hui se pencher dessus, voir ce qu'on en retire de bon et de moins bon...

Le début de la première chanson « Soulbreaker » déroute un peu l'auditeur : aucun défaut de production (qui, en passant, est absolument remarquable), rassurez-vous, mais seulement un morceau qui monte en puissance pour s'avérer être le plus fort de tout l'album.

Le concept du « casseur d'âme » est assumé de part en part dans cet album, par les paroles, fortes, prenantes, envoûtantes. Elles font parties d'une pièce-maîtresse composant cet album. L'ensemble des musiciens nous livre une musique carrée, oscillant entre le trash et le death, parfois mettant les pieds dans les deux genres à la fois. Les morceaux sont assez répétitifs cependant, aucun solo de guitare ne retient notre attention, chaque musicien reste dans ses limites et ne s'autorisera aucune fantaisie. L'album passe donc en tant que « musique de fond » au bout de quelques chansons. Dommage.

Outre le grunt de type voix hurlée qui me hérisse le poil (mais selon mon jugement propre et personnel, certains d'entre vous apprécieront), les voix claires sont parfaitement bien placées, donnant une certaine originalité à des morceaux carrés mais un peu ternes. Ignis Fatuus n'aura pris aucun risque sur cet album, et c'est bien dommage.

On a donc avec ce « Soulbreaker »un album professionnel et carré, aux paroles surpuissantes, qui satisferont les fans du genre. Je déplore juste un manque d'originalité et l'absence de prise de risques, qui font que cet album n'est pas franchement exceptionnel. Pas mal mais peut mieux faire.