On a parfois tendance à l’oublier, mais il n’y a pas que Arkona qui fait du folk en Russie. D’autres groupes, parfois aussi vieux que ce dernier, se sont lancés dans l’aventure folk metal et ce d’une manière plus ou moins réussie.
Aujourd’hui, c’est Fferyllt, fondé en 2003, qui nous revient avec son deuxième album «Прорицание » (prononcez « proritsanie », ça veut dire « prédiction ») dont le sujet principal est la bataille de Vígríd, le dernier combat du Ragnarök. Un thème assez banal, il en convient, mais laissons au moins une chance à ce disque.


Depuis leur premier disque, sorti en 2009, le groupe a pris en maturité musicale et cela se ressent. Les riffs sont plus personnels, le son (qui était déjà d’une bonne qualité) a un meilleur rendu et les éléments s’imbriquent encore plus les uns aux autres.
Dès les premières notes du titre d’ouverture (titre éponyme), le groupe nous plonge dans une ambiance sombre teintée à la fois de black, de pagan et de folk, le tout accentué par une alternance entre growl et chant féminin et lié par un synthé à la touche symphonique. Certes, l’album comporte quelques passages clichés comme l’intro du titre « Brothers of North », durant laquelle on peut entendre des nappes synthés avec des cris de guerriers au combat en guise de fond; mais ces quelques défauts n’enlèvent rien à la part épique de cet album qui tel l’intro du titre « Фенрир » ( «Fenrir») avec ses nappes de synthés sur lesquelles va venir se greffer la caisse claire, sonne par moment comme une BO de film.
Ainsi durant cinquante minutes on se laisse embarquer dans cet album sombre où le growl et le chant féminin, tantôt lyrique, tantôt chanté se répondent mutuellement ; où les riffs « speed » et « mid tempo » s’alternent comme sur le titre « Месть Локи » ( «La revanche de Loki» ), et où les instruments folkloriques (guimbardes, vielle à roue, cornemuses etc…) s’invitent à tour de rôle, le tout sublimé par une production très bien réalisée.
Petit point noir cependant : celui de la batterie. Le groupe a gardé un des travers principaux du précédent album, programmer les lignes de batterie avec une boite à rythmes. Toutefois, le son paraît naturel et l’on a même tendance, par moments, à oublier qu’il ne s’agit que d’une machine (au sens propre, pour une fois), même si, il est vrai, cela ne vaut pas un vrai batteur.


Avec « Прорицание », Fferyllt nous présente un album réussi, qui ne marquera peut-être pas l’histoire du folk metal sur vingt ans, mais qui a le mérite d’être un bon album et non une pâle copie des groupes qui ont déjà fait leurs preuves.
Que vous ayez écouté le disque précédent ou non, si vous êtes amateur de folk essayez ce disque, il ne vous décevra sûrement pas.