"L'humanité du XXIIème siècle s'effondre, l'humanité se déchiquette au sens propre du terme, et la pyramide de Saqqarah révèle l'emplacement d'une cité sous l'eau : Ys". Tout un univers en toile de fond, "The March" est le premier bébé des finisterriens d'YS THEORY. Le groupe évolue dans un style... C'est là que ça se complique étant donné la variété des influences du groupe d'autant que les musiciens viennent d'univers musicaux très variés : du prog, du death, du heavy, du néo, du rock... Bref un vrai "melting pot". Mais attention, la tâche est ardue et, excusez-moi l'expression, assez "casse-gueule" d'autant plus pour un groupe si jeune.

YS THEORY officie dans un metal qui est toutefois très mélodique. La technicité des musiciens n'est mise en avant à aucun moment (sauf peut-être sur la fin très heavy/trash de "Gunday"), sans doute pour laisser place à l'efficacité qui, malheureusement, n'est pas portée par la production trop propre, sans accroc, mollassonne. Bref, pour les besoins de la description, nous passerons par des groupes qui seront peut-être plus simples à appréhender pour tous :
DOPE : on retrouve effectivement tout au long de l'album de nombreux riffs extrêmement typés nu metal. Un peu groovy mais pas trop comme sur "Eyes and Clouds" ou "Gunday". Le growl de Yannig est aigu pour un growl et pas encore tout à fait géré par rapport à son chant clair qui lui est parfaitement juste et efficace. Rappelons que le groupe est jeune et que l'alternance chant clair et growl expiré est un exercice difficile.
DEVIN TOWNSEND : on retrouve assez souvent cette alternance growl/clair plus ou moins justifiée chez YS THEORY et des influences de prog ("Faces") qui imposent une ambiance de "lourdeur aérienne" rappelant un peu celle d'"Ocean Machine Biomech" du maître en moins approfondie ou réussie.
KLONE : les seuls points communs entre KLONE et YS THEORY tiennent dans ces nappes de voix claires harmonisées qui servent d'enduit à des riffs lents et mélodiques ainsi que dans leur capacité à mélanger les styles avec habileté créant une cohabitation musicale au sein d'une seule et même création.
TRANSCENDING BIZARRE? : Oui car YS THEORY joue du death de temps à autres. On retrouve particulièrement des relents de death mélodique appuyés par des samples mis en retrait mais enrichissant l'harmonie. Néanmoins on a aussi des passages de death pur et dur sur "The March". Encore une fois, le mélange avec les autres genres se fait bien mais nécessiterait plus de travail et de profondeur.

En bref vous l'aurez compris : YS THEORY joue du metal tiré de nombreuses influences, mixe le tout correctement mais manque cruellement d'efficacité et d'un son qui leur soit propre. C'est loin d'être grave pour un premier effort. Je pense néanmoins que le jeune combo est sur la bonne voie pour créer leur propre style éclectique et mélodique. A suivre, guettons l'évolution car hormis quelques petits faux pas et des compositions demandant à être un peu plus complexes dans le mix des styles, YS THEORY tient potentiellement une des clés du metal de demain. L'oreille reste ouverte et attend la suite...
Un 5 d'encouragement.