Fut un temps, j'avais un groupe et nous avions un vrai souci : nous faisions de bons morceaux mais avec beaucoup trop de choses dedans à tel point que suivre notre délire devenait difficile. Le lecteur intrigué se demande pourquoi je parle de ce groupe mort depuis longtemps et je lui répondrais qu'il y a une raison. THE NAZMEN, quintet de Nazménie (contrée fictive), a exactement le même problème que ce groupe qui ne vous intéresse guère. Le groupe pratique un Crossover qui laisse transparaître les couleurs du punk hardcore, la lourdeur du death, les "balls" du trash, le tout nous donnant une première démo éponyme au packaging déroutant, troublant par son humour lourdingue.

"Break your Neck" ouvre le bal et, bien qu'assez conventionnelle, obtient l'effet escompté : nous casser la nuque. On sent un peu de LAMB OF GOD pointer le bout de son nez sans pour autant en faire un chef-d’œuvre. Le problème de THE NAZMEN tient dans le fait que ce morceau est sans doute le plus réussi de la démo mais surtout que c'est le seul à être abouti, les autres nous laissant dans un certain fouillis. Certes, on discerne quelques riffs ravageurs comme sur « What I want » mais, globalement, le combo a un réel souci de composition d'un point de vue structure. « Cowboy » en est le parfait exemple : une introduction western somme toute sympathique prévue pour... Nous rentrer dans le lard, version phacochère pas content ! Objectif atteint : on est dedans. Hélas, l'énergie apportée disparaît pour nous replacer en position saloon mignon et nous resservir le même effet de choc une seconde fois ! Sentiment de déjà-vu, quand tu nous tiens.
Désolé amis de Nazménie mais je ne peux pas passer sur le cas « On my Way » et son aspect « tataniquesque » : mignon et massif... Rangez-moi ces sourires niais et ces fleurs en vrac ! Que ce soit volontaire ou pas de faire un morceau toutes « balls » coupées, cela ne marche pas ! D'autant plus que les parties groovy lourdes sont très bien, alors pourquoi ? Pourquoi en faire un morceau sans pêche ? Stop aux ballades pour chasser la pucelle et retour au crossover burné s'il vous plaît.

THE NAZMEN devrait rester en Nazménie pour l'instant : les structures sont à revoir, la maîtrise vocale (chant clair) est à revoir, la production est à revoir (mais où est la batterie ?) et j'oserais ajouter que le visuel est de mauvais goût, ce qui ne peut que leur poser des soucis. Malgré tout, il y a de bonnes idées à la base, des riffs vraiment explosifs, un growl vraiment pas mauvais et des délires qui peuvent créer une ambiance s'ils sont mieux mesurés et réfléchis. Courage, la base est là, originale mais ne demandant qu'à se développer.