Nouveau venu sur la scène ukrainienne, à Kiev plus exactement, AMILY, projet mené par un certain De Mort (compositeur, producteur, ingénieur du son) sort son premier album chez Solitude Prod et sobrement intitulé "To All in Graves", et ce, six ans après leur formation.
On devine tout de suite à l'artwork l'ambiance qui va se dégager sur cet album ainsi que la police choisie pour son titre évoquant un certain romantisme. Et c'est exactement le cas.

Dans la lignée directe tracée par des des groupes tels que MY DYING BRIDE, SHAPE OF DESPAIR ou encore DRACONIAN, le projet/duo de DeMort (accompagné de Growllemin Amor aux vocalises et paroles) s'oriente dans la veine Doom/Gothic avec ses parties de chants growlés dans une ambiance à la limite du "funeral".

Composé de dix compositions pour une durée n'excédant pas l'heure, "To all in Graves" regroupe tous les éléments du Gothic/Doom comme l'incorporation d'orgue (pour l'esprit funéraire) de violons et de synthés, ainsi que des rythmiques pachydermiques et lancinantes, preuve en est avec son morceau d'ouverture qu'on peut considérer d'intro "Endless Exequies".
Comme leurs consorts du même style, les textes exprimés par la voix caverneuse de Growllemin Amor fleurent bon le pessimisme et l'approche du simple mortel que nous sommes, quelquefois doublée par un chant féminin lyrique et notamment sur "Fading Image of My Own". Parfois l'on se rapproche aussi du Death Metal Symphonique comme sur "Renaissance Day", du Gothic avec son passage brutal comme sur "Forever Cold" qui pour le coup me prend aux tripes soit-dit en passant, du Funeral Doom ("To all in graves") voire aussi de musique plus épique ("Winds of Culmination").

Point de grosses surprises sur les morceaux, si ce n'est la présence de patterns de batteries excellemment exécutés et variés, appuyés par des parties de synthé qui, somme toute, sonnent parfois déjà entendues. Le gros point faible étant la partie guitare/basse, certes audible, mais un poil trop en retrait par rapport au reste.

Malgré tout, "To All in Graves" s'écoute assez facilement, il devrait juste rebuter les allergiques aux claviers ou aux nappes ; un premier essai qui ne sort donc pas des sentiers battus par les précurseurs du genre, mais qui, ne serait-ce un tant soit peu, apporte une pierre à l'édifice du genre.