Comme dirait l’autre : « c’est beau mais le client n’en a pas voulu ! ».
Prenez ce qui faisait le charme d’un SOILWORK milieu de carrière, à savoir refrains entêtants, death-thrash mélodique de luxe, riffs bien sentis. Ajoutez un vocaliste typiquement heavy pour donner du contraste et un semblant d’originalité. Noyez le tout dans des vagues de synthés omniprésentes et vous obtenez le énième groupe de death mélodique à la scandinave. DAMNATION PLAN définit sa musique comme progressive ! Allez savoir pourquoi ?

Sans être basiques, les compositions se situent plus dans un death-thrash-heavy conventionnel que dans un metal sophistiqué. Tout fleure bon l’accessibilité. On fait dans le méchant mais pas trop. C’est ce côté « plaire à tous » qui donne rapidement un petit côté « élève sage » et trop prévisible. Bien entendu le niveau de la formation n’a rien à envier à ses influences majeures (IN FLAMES, EVERGREY…) : Chacun joue parfaitement son rôle et l’exécution est irréprochable. Pour tout dire on aurait aimé une prise de risque, un semblant d’audace. De plus le chant De Tommy Tuovinen est si proche de celui de Björn « Speed » Strid (de qui vous savez) que l’impression d’écouter des fonds de tiroir de SOILWORK prend vite le dessus. Quand le groupe y va même de l’indispensable ballade, sirupeuse à souhait comme sur le MTV des années 90, on frôle l’ennuie. Aux manettes, Dan Swanö (grand gourou et génie du fameux Unisound Studio), comme à l’accoutumée, fait un travail soigné et le rendu est juste parfait.

Alors oui, il y a un public pour ce genre d’album mais là où on nous annonce sur le papier un groupe qui pourrait avoir l’impact d’un NEVERMORE ou consorts, il y a souci et le fossé se transforme en gouffre. D’autant plus dommage quand on voit le potentiel du combo. DAMNATION PLAN possède tous les atouts pour nous proposer un vrai disque accrocheur sans tomber dans la pale copie. Un peu trop propre et trop lisse. A réserver aux néophytes !