Originaires de Providence, dans l'Etat de Rhode Island, les américains de HOWL se sont formés en 2007 tout d'abord sous forme de quatuor. Ce qui fait l'originalité du groupe est bien le mélange de différentes influences alliant tout aussi la lourdeur du doom et du sludge, combinés à des riffs proches du heavy metal par moments tout comme leurs confrères de la nouvelle scène américaine que ce soit MASTODON, LAMB OF GOD, KYLESA ou encore BARONESS. Après un premier E.P suivi d'un premier album signé chez Relapse "Full of Hell" en 2010, ces deux sorties et la signature dans cette grosse écurie leur permet de parcourir le monde en première partie de grandes icônes comme SAINT VITUS ou PENTAGRAM, et en Europe avec BLACK TUSK dont les similitudes sonores en font un très bon "co-headlining". Après quelques changements de line-up (un nouveau guitariste et un nouveau bassiste), leur chanteur/guitariste Vincent Hausman lâche les cordes pour se focaliser sur le chant. Le groupe recrute un nouveau guitariste et sort dans la foulée un deuxième album attendu et au nom simple et efficace "Bloodlines".

HOWL reprennent là où ils nous ont laissés avec "Full of Hell", avec des compos puissantes où se recontrent vocalises arrachées, patterns de batterie parfois lourdes, parfois rapides notamment grâce à la présence de la double pédale. Les riffs sont à la fois punchy et sonnent purement "américains".
D'ailleurs dès l'écoute de "Attrition" la référence à LAMB OF GOD est flagrante avec une construction qui ressemble traits pour traits à ce que composent leurs homologues. Mais ce qui au premier abord peut passer pour du copier-coller est rapidement effacé à l'écoute des autres titres où l'on retrouve bien la patte du quintette Providien. Entre alternances de parties plus brutales et plus lourdes, les titres s'enchaînent efficacement, et après la peur des premières notes, l'attente de retrouver la suite logique de "Full of Hell" est bien présente.
Le groupe gagne en efficacité d'ailleurs, les parties vocales de V.Hausman s'en retrouve plus variées et permettent même la présence de chant clair par moments, de jolies parties mélodiques effectuées avec classe par le duo Durocher-Jones/Hal, tous deux "punchent" et font allègrement travailler nos cervicales.
Autant de très bons titres parfois proches du metal extrême européen (Je ne peux m'empêcher de penser parfois à HYPOCRISY), mais avec une touche et un son bien "made in america". Les 40 minutes de l'album passent alors très rapidement et on s'étonne de relancer la machine, tellement le temps est passé rapidement à leur écoute.

De valeur égale avec des morceaux bien répartis si je passe sur le premier "Attrition", HOWL ne déçoit pas et confirme un certains métissage des influences allant du rock barré à des contrées plus sludge, un beau mélange des genres. Mais mêmes si "Bloodlines" reste une belle réalisation, il manque tout de même quelque chose encore pour les hisser vers le haut du tableau et nous laisse sur la fin. Il n'empêche que sans être indispensable, "Bloodlines" reste un album appréciable à sa juste valeur et ne décevra pas les fans. Les néophytes quant à eux, passeront sûrement assez rapidement à autre chose quant aux nombres de sorties de ce printemps.