Le MASTERPLAN nouveau est arrivé!! Tel le Beaujolais, chaque livraison du groupe n'est pas assurément un gage de qualité ("Time to be king"...), et dire que "Novum initium" est digne de l'arlésienne, serait un doux euphémisme, puisque maintes fois repoussé sans raisons apparentes. Mais la vie chez MASTERPLAN n'est pas un long fleuve tranquille et Roland Grapow a du essuyer les défections successives de Jan S.Eckert (basse), Mike Terrana (batterie) et surtout Jorn Lande (chant), remplacer respectivement par Jari Kairulainen à la basse, par Martin "Marthus" Skaroupka, également membre de CRADLE OF FILTH, à la batterie et par Rick Altzi (AT VANCE, THUNDERSTONE) au chant. C'est dans un climat plus que maussade mais avec un nouvel équipage que le commandant Grapow prend un "nouveau départ" avec cette nouvelle sortie, qui fait suite au calamiteux "Time to be king", le mal nommé.

Après une introduction très classique "Per aspera ad astra", "The game" fait office de démarrage en trombe avec des guitares incisives et modernes, une rythmique alambiquée, un bon refrain, ce morceau n'est pas si éloigné de HELLOWEEN sur certaines mélodies mais avec une touche progressive en plus. Cependant, l'ensemble demeure beaucoup plus sombre qu'à l'accoutumé mais aussi plus complexe, avec un côté plus direct comme en témoignent "Keep your dream alive", "No escape" ou "Earth is going down". Les structures plus complexes de certains morceaux mettent également en avant le jeu de Martin Skaroupka qui doit certainement prendre beaucoup plus de plaisir à varier les rythmes que chez son employeur principal, CRADLE OF FILTH.

Même si la musique de MASTERPLAN relève du "power-metal" classique, il n'en reste pas moins de bonne facture et inspiré comme "Return from Avalon" ou sur les refrains "Black night of magic" ou "Pray on my soul". Mais la grande réussite de l'opus est assurément la dernière composition "Novum initium", morceau épique de plus de dix minutes, aux multiples tiroirs et doté d'un final pachydermique, qui révèle toute la substance de la musique de Roland Grapow. Ce titre est LA pièce maîtresse de l'album mais aussi de toute la discographie du groupe.

MASTERPLAN débuta sa carrière avec son premier album éponyme tonitruant qui ne comportait aucun faux pas. Bien meilleur que son très faible prédécesseur, "Novum initium" comporte son lot de morceaux de remplissage qui sentent le pilotage automatique à plein nez comme "Betrayal" ou "No escape", ils cassent complètement la dynamique de l'ensemble. Aussi, l'apport d'une plus grande complexité rend l'accessibilité du disque plus difficile et certains néophytes seront rebutés avant la fin de l'album et ne pourront pas découvrir son magnifique final.

"Novum initium"est un bon album de MASTERPLAN, bien au dessus de "Time to be king". La production est impeccable , Rick Altzi remplit parfaitement sa mission et parvient à remplacer le grand (au sens propre comme au sens figuré) Jorn Lande sans jamais le copier, les riffs "power-metal" sont bien de sortie. Mais certaines compositions, moins inspirées viendront noircir le tableau et laisseront un arrière goût très désagréable.

"Novum initium", un nouveau départ? A confirmer.