Joie initiale :
A l’annonce de la formation du groupe HATE MEDITATION, l’amateur de la scène black américaine s’est frotté les mains… Black Judd et Wrest réunis dans l’art noir… il doit y avoir quelques charmes, quelques sorcelleries opérantes mystérieusement.
Cependant, puisqu’un ensemble d’individualités ne fait pas forcément un collectif avec son alchimie et sa rigueur… il était évident que seule une écoute attentive permettrait soit de confirmer le potentiel… soit de démasquer l’arnaque.
Ainsi, l’attente fut donc fébrile, trop longue… et les expectatives nombreuses. Mais enfin, nous voici face à « Scars », première offrande du néo all-star band made in USA.

A quoi faut-il s’attendre à l’écoute de ce disque ?
A du black metal… purement et simplement. En effet, avec HATE MEDITATION, Black Judd et Wrest prirent visiblement le parti du flash-back et de la nostalgie. Les mélodies (qui fleurent régulièrement la scène finlandaise, ou la scène scandinave plus généralement), la production raw, le caractère monolithique de l’ensemble, ses rythmiques dans l’ensemble rapides, endiablées… et son architecture épurée et simple… la recette des années 90 est bien maitrisée. Peut-être un peu trop. On ne se sent que trop rarement dépaysés, malgré l’ambiance ténébreuse à souhait (à laquelle contribue la voix spectrale sursaturée de Black Judd) qui se dégage de chacun des huit titres en présence.

Frustration terminale :
Quelques mélodies à la NACHTMYSTIUM viennent pourtant, par instants, ponctuer les titres, et accentuer notre précédent grief… en particulier dans « End times » (et ses étranges échos à SATANIC WARMASTER), et l’excellent titre conclusif, lequel ajoute, via l’utilisation de synthés et bruits distordus, une dimension atmosphérique savoureuse… une tension lancinante et hypnotique. Mais c’est trop peu… Et ces 46 minutes n’en sont que plus frustrantes… Un goût d’inachevé oppressant. Et malheureux.

Ainsi « Scars » possède les défauts de ces qualités. En rien comparable (et surtout pas en qualité) avec les formations principales de ses leaders, ce black metal possède certes une âme, un riffing expressif, mais… le génie manque. Avec de tels noms, on en attend beaucoup plus… ici, HATE MEDITATION est tout juste un générique manquant d’identité et de caractère. On regrettera donc que toutes les bonnes idées esquissées n’aient pas été poussées à l’extrême… comme c’est le cas dans les principales formations de ces musiciens talentueux…