Blackrain est surement le groupe de hard-rock qui a fait parler le plus de lui, que ce soit à chaque édition d'album ou prestation scénique. Les quatre grenoblois ne laissent pas indifférent. Bien qu'il se soit constitué une fan base assez importante, les musiciens ont su faire face aux obstacles qui se sont présentés durant leur progression. Avec l'assistance de Jack Douglas, producteur renommé ayant travaillé avec Aerosmith, Alice Cooper, Slash... les musiciens viennent à nous avec leur quatrième album "It Begins" laissant entendre un nouveau départ. L'opus n'étant plus autoproduit se voit distribué par la major Columbia / Sony. "Le changement, c'est maintenant", le constat passe par la sobriété inhabituelle de la pochette du disque. Une très belle rose rouge glacée sur un fond noir. Ce renouveau touche-t-il à la musique délivrée par la formation.

Il n'est pas nécessaire d'aller trop loin dans l'écoute, "Blast Me Up" débute et confirme par des riffs directs et précis l'orientation générale de l'album. Le groupe veut marquer les esprits et sait respecter ses intentions à l'aide de compositions accrocheuses, accessibles et mémorisables mais surtout conçues pour la scène: "Wild Wild WIld", "Tell Me" entre autre. Le groupe passe en revue, avec réussite, tous les clichés connus et usés durant la vague Hair metal : textes simples, choeurs à outrance et refrains accrocheurs. Toutefois cela ne suffit pas pour constituer un bon album, on peut compter sur "Bad Love Is Good" et son approche bleusy, ainsi que ce splendide solo au bottleneck pour "Young Blood", mais aussi par la prise de risque via cette composition aux allures de western song " Re-Evolution – New Generation". Que dire de cet hymne " Ho Hey Hey Hey Hey" construit pour établir une communion entre le groupe et son public, j'imagine déjà l'euphorie des fans et la mise en place de vague façon stade de football durant les concerts. Instant tout aussi magique avec cette ballade "Nobody But You" qui me laisse un arrière gout de Dan Reed Network dans l'interprétation vocale. Comme évoqué précédemment la production US est au rendez-vous, la section rythmique bastonne méchamment. Swan assure fort bien ses parties vocales, sa voix est devenue agréable, moins nasillarde. Peu de défauts pointent à l'horizon, hormis peut-être le coté Yéyé ou Grease de "Cryins Tonight", titre déroutant mais entraînant ou l'apport excessif des "oh, oh, oh..." pour les chœurs.

Au final, Blackrain vient de passer un niveau supérieur et ne comptent pas en rester là. Cet album réussi doit permettre de mettre tout le monde d'accord et surtout faire taire les détracteurs du groupe. "It Begins" est surement le débute d'une nouvelle grande et belle histoire pour la formation.

Selon notre coutume nationale, "les Blackrain...ils sont français?" N'est-il pas.