WHO DIES IN SIBERIAN SLUSH était à la base un projet solo du musicien appelé communément E.S. Les deux premières démos du groupe étaient disponibles sur le net, mais à partir de novembre 2008, les choses ont changées. WHO DIES IN SIBERIAN SLUSH est devenu un groupe à part entière avec l’intégration d’un guitariste, d’un bassiste et d’un batteur. Avec cette nouvelle formation, les morceaux du groupe ont pu prendre une autre ampleur et la composition se transformer légèrement. Le groupe sort aujourd’hui un deuxième album intitulé « We Have Been Dead Since Long Ago… »

SOLITUDE PROD offre une vitrine impressionnante de groupes de doom sortis tout droit de Russie. On s’interrogerait presque sur la diversité des groupes de metal de ce pays tant ce style est bien représenté. Dans tous les cas, l’intérêt que l’on porte au doom se voit comblé par un tel label avec la découverte d’une densité de groupe importante. WHO DIES IN SIBERIAN SLUSH appartient au courant du Funeral Doom qui comme vous le savez est un style extrêmement lent et empreint d’une grande mélancolie, parfait pour animer vos soirées d’anniversaires ou autres repas de famille…

L’album s’ouvre sur « The Day of Marvin Heemeyer ». Le morceau fait explicitement allusion à Marvin HEEMEYER qui, pour ceux qui ne le savent pas, avait pour projet de détruire la ville de Granby dans le Colorado avec un bulldozer. L’homme était harcelé par les autorités locales après s’être disputé avec elles sur les lois d'aménagement du territoire et ses violations des lois locales avec son entreprise de réparation de silencieux. L'entreprise Mountain Park Inc. a absolument voulu s'emparer de la maison de HEEMEYER pour y bâtir une nouvelle usine. Marvin HEEMEYER a passé 6 mois à blinder son bulldozer pour en faire le « Killdozer » et a fini par se suicider à l’intérieur de l’engin après avoir fait 10 millions de dollars de dommage sans faire aucune victime. L’anecdote vaut franchement le détour, suffisamment en tout cas pour qu’un groupe lui rende hommage et lui dédie un morceau de doom death. Celui-ci est composé de deux parties. Le début est plutôt lent et représentatif de ce que l’on trouve dans le reste de l’album. La fin du morceau est nettement plus rapide avec quelques samples qui rappellent la poursuite avec la police. Il en résulte un morceau contrasté duquel se dégage une certaine énergie. « Refinement Of The Mould » est nettement plus traditionnel avec ses 9 minutes de pure lourdeur. Les mélodies allègent toutefois l’ambiance générale du morceau. C'est un point important chez ce groupe comme l’atteste encore une fois le morceau « In A Jar ». Ce sont ces mélodies qui font tout l’attrait de ce type de morceaux évitant ainsi de tomber dans le drone ou le sludge. Néanmoins, WHO DIES IN SIBERIAN SLUSH est un groupe qui s’appréciera surtout par les connaisseurs. Ce n’est pas en soi un style dans lequel il est évident de rentrer dès la première écoute. Pourtant, cela en vaut le détour malgré la durée de certains passages ou de certains riffs semblant se répéter infiniment, comme sur « The Spring » ou « Funeral March N°14 ».

WHO DIES IN SIBERIAN SLUSH nous présente donc un nouvel album tout à fait honorable de funeral doom que l’on appréciera d’autant plus lorsque l’automne commencera à s’installer.