S’il y a bien un nom de groupe qui correspond parfaitement à la musique qu’il produit, c’est bien BEELZEFUZZ. A n’en point douter ce nom peut en amuser plus d’un et il est quasi probable que le groupe a dû plancher quelques longs moments pour en pondre un aussi peu courant. Un peu d’étymologie pour constater que dans BEELZEFUZZ il y a FUZZ et force est de constater que les « Marylandais », si tant est que c’est ainsi que se nomment ceux qui vivent dans le Maryland – USA, savent ce que FUZZ veut dire depuis 2009, année de naissance du groupe. Pour ceux qui aiment un son des plus seventies, vous allez vous régaler puisque BEELZEFUZZ, sur ce premier album nous délivre quelque chose de bougrement intéressant.

Plutôt qu’un long discours, attachons notre ceinture et laissons-nous guider par le chant de Dana Ort qui dès le premier titre, REBORN, nous transporte dans un Stoner/Doom quasi parfait où se mélangent bien des influences, allant de la patte d’éléphant à une ambiance des plus lancinante, de mélodies psychédéliques aux chemises à carreaux. Mais ce n’est rien comparé à ces titres magistraux que sont LOTUS JAM et ALL THE FEELING RETURNS qui, tour à tour, confirment que les influences seventies sont omni présentes dans leur musique tant on a vite fait de penser à FREE ou encore URIAH HEEP, notamment dans la façon de chanter de Dana Ort qui se rapproche quand même d’un David Byron, pour ne citer que lui.

C’est également sans compter sur une section rythmique qui n’est pas en reste, superbement emmenée par Pug Kirby à la basse et Darin McCloskey à la batterie. Pour s’en convaincre, il n’y a qu’à poursuivre l’écoute avec le titre SIRENS SONG ou encore HYPNOTIZE, où ce dernier nous offre un DOOM dans la plus pure tradition. Et ce ne sont pas les LONELY CREATURES, LUNAR BLANCO et LIGHT THAT BLINDS, qui clôturent cet album, qui viendront stopper l’élan vers un quelque part d’où, très sincèrement, on n’a pas envie de redescendre. Un pur plaisir.

La scène Stoner/Doom étant ce qu’elle est, il ne sera toutefois pas simple à BEELZEFUZZ de se frayer un chemin parmi les mastodontes du genre. Toutefois ils peuvent prétendre à recevoir un accueil des plus enthousiastes de la part des connaisseurs et de ceux qui aiment ces sonorités disparues. Bref, vous l’aurez compris c’est une belle réussite. Non pas que l’originalité soit mise ici à rude épreuve mais parce que l’interprétation et le ressenti que procurent l’écoute de cet album se suffisent d’eux-mêmes. N’est-ce pas là le principal ?