BLOODY HAMMERS et son glam rock occulte revient en octobre, moins d’un an après la sortie de son premier album éponyme. Le groupe se montre gonflé à bloc – une énergie sans doute due à sa jeunesse – et apparemment inspiré puisqu’il ne nous a donc même pas fallu attendre la fameuse paire d’années « règlementaire » pour le retrouver.
Cependant, tout le monde ne le trouvera pas si inspiré que ça, car force est de constater que ce nouvel album a tout à envier au précédent !

Intitulé « Spiritual Relics », il aurait tout aussi bien pu être « Spiritual Remake » ; en effet, pour moi qui ai chroniqué leur précédent opus, la musique m’a parue bien trop familière… Soit, les BLOODY HAMMERS sont désormais facilement reconnaissables grâce à un son, une ambiance qui leur sont propres. Mais l’intérêt aurait tout de même été de faire évoluer leur univers, un tant soit peu. « Spiritual Relics » ne fait entendre aucun renouveau, aucune prise de risque. « Le changement, c’est maintenant » ? Non, pas pour eux. Je pourrais copier/coller ma précédente chronique mais ce ne serait pas vous rendre service, encore moins au groupe, qui, même s’il risque de vous décevoir, n’est pas mauvais, dans le fond.

Avec un potentiel qui faisait d’eux de très bons héritiers de BLACK SABBATH, BLOODY HAMMERS ont, à mon humble avis, préféré jouer la carte de la sécurité en restant confinés bien au chaud dans le moule qu’ils ont créé lors de leur premier album. «Spiritual Relics » est une pâle copie, voire très pâle copie de « Bloody Hammers » puisque la formule demeure inchangée : même voix, même rythmes, même atmosphère erotic-occult. Vous trouverez toujours une femme à moitié nue sur la pochette (qui a néanmoins troqué le mauve contre le vert), facilement imaginable en train de se déhancher sur du glam stoner pop. Tout pareil, vous dis-je !

Certes, « Spiritual Relics » reste fort heureusement écoutable et un minimum appréciable, bien moins que son prédécesseur cependant. D’ailleurs, le premier titre, « What’s haunting you », est un des bons points de cet album et les membres ont vu en lui l’occasion de se faire moins mystérieux auprès du public en se dévoilant dans un clip vidéo.
On retrouve la patte diaboliquement langoureuse et dandinante, un style qui fut leur point fort lorsqu’ils se sont fait connaître. Pour la suite, il est difficile d’écrire autre chose que ce qui a déjà été décrit… On apprécie ce qu’on entend mais il sera difficile d’avoir un coup de cœur car tout ça manque cruellement de magie (noire) et peut même être parfois un peu barbant comme lors de l’écoute de « The Source ».
Par chance, les BLOODY HAMMERS remontent un peu le niveau (et la cadence) juste après avec « Color Me Blood Red » mais tout cela est quand même bien trop répétitif en général ; les riffs, les notes, les chants sont toujours les mêmes. D’ailleurs ANDERS MANGA, le maître de cérémonie, a perdu de son charme et frôle le soporifique dans « « Night of the Long Knives », piste qui a pourtant adopté un rythme soutenu.
Tout comme pour « Bloody Hammers », « Spiritual Relics » se conclut par une ballade, comme si le groupe avait voulu amadouer les moins convaincus… Est-ce que ça marche ? Pas une seconde fois.

Entendons-nous bien, « Spiritual Relics » n’est pas mauvais. Le mot juste est « décevant ». Il est en effet décevant que les BLOODY HAMMERS, après avoir pris un bel envol avec leur premier album, aient préféré planer au même niveau plutôt que de s’envoler encore plus haut. Je vous invite malgré tout à les découvrir si vous ne les connaissez pas encore, si vous aimez le son 70s et/ou l’imagerie satanique des vieux films d’horreur alliant luxure, autel et solo d’orgue. Via leur premier album évidemment, plus varié et flatteur. Voilà un groupe en avance sur le «c’était mieux avant».