C'est en mai dernier qu'est paru le premier EP, « No Good, no Devil » du groupe Lillois THE LOSTS. Crée en 2009, le groupe a su monter pierre après pierre un univers Heavy Metal à la mode année 80 s'inspirant massivement de groupes mythiques tels que IRON MAIDEN, ou encore BLACK SABBATH. Devant tant de belles inspirations que l'on ne peut qu'approuver en tant que bon métalleux que nous sommes, il nous est apparu bon de faire un rapide retour sur les premiers pas de ce groupe.

En tant que groupe relativement jeune sur la scène Française, je n'avais jamais écouter «les égarés » auparavant. Généralement lorsqu'on tombe sur un CD arborant un art work sombre, tenant en son centre ce qui semble être 4 crânes humains (sans doute référents aux quatre membre du groupe), ainsi que deux croix incrustées dans « THE LOSTS », on aurait plus souvent tendance à penser qu'on est en présence d'un album ayant un fort penchant pour le black metal. Et l'on pourrait s'y croire : dès ses débuts on se retrouve projeté dans une introduction pour le moins lugubre. Une voix des plus caverneuse vient réciter aux creux de nos oreilles une partie du livre de la Genèse. Les dernières secondes s'achèvent, on s’apprête dès lors à sombrer dans un pure black métal antichristianiste, mêlant la sauvagerie d'un grunt à la puissance d'un gros double blast …

« Kingdom of the lost » prend alors son envol sur un son étouffé qui renvoie merveilleusement bien avec l'introduction... C'est alors qu'Iron Maiden entre en scène ! Non, nous vous y trompez pas malgré la ressemblance plus que troublante, nous sommes toujours en compagnies de THE LOSTS. Et si vous caressiez encore l'espoir de savourer un ténébreux black métal, la voix de YCG vient immédiatement mettre tout le monde d'accord sur le fait qu'on est bel et bien dans une véritable production Heavy Metal. Malgré une certaine surprise l'ensemble reste propre et sonne même assez bien.

L'album se suit sur « Mister the Fake », ambiance et rythme aux antipodes de la première piste. Le son est étonnement propre, et l'on se prend l'envie de secouer la tête sur des riffs puissants et efficaces. Ajoutez à tout cela un petit solo ma foi fort sympathique tenant beaucoup du hard rock, le tout soutenu par un rythme entraînant de la batterie.

Finalement l'expérience de THE LOSTS aurait pu s'en tirer relativement bien, si le Cd n'avait pas inclut « The Headless cross ». Au départ tout allait bien : une introduction soutenue, comme à l'usage, par une guitare saturée laissant planer une mélodie assez sombre, le tout renforcé par des accords majeurs qui s'envolent au fur et à mesure que le ton de la musique monte... Et là, vient le drame. Le mixage de la batterie se trouve complètement dissonant comparé au reste des morceaux, voir même aux autres instruments . La voix est moins travaillée, malgré la performance remarquable de YGC qui a tout de même réussi à faire parcourir quelques frissons dans les pistes précédentes. Ne nous méprenons pas, la composition est bonne et « The headless cross » reste malgré tout un morceau que l'on pourrait qualifier « d'écoutable ».

Le changement de mixage, voir même de technique à vraiment le talent pour intriguer nos oreilles. Soumis à ces invariables changements sonores, je m'empresse de chercher à comprendre d'où pourrait venir ce défaut. Il s'avère que « The Headless Cross » est une piste qui eut le privilège de se faire enregistrer un an avant la production de ses consœurs et ce par un ingénieur son également différent.

En définitif, THE LOSTS aurait pu produire un EP tout à fait honorable dans l'ensemble. Le coté Hard/heavy metal sonne à merveille dans nos oreilles de vieux passionnés du genre, même si l'on a bien trop souvent l'impression d'entendre un peu trop les vieilles références … Un manque d'originalité très vite oublié lorsque l'on constate l'aspect technique dans l'ensemble des pistes. Cependant, a vouloir produire un EP complet en peu de temps on se retrouve vite déçu : 5 pistes dont intro/outro ça laisse peu de place à de la vraie musique... Raison économique, ou simple manque de temps ? On a vraiment du mal a concevoir la raison pour laquelle le groupe n'a pas ré-enregistrer « The headless cross ». On a un peu l'impression que THE LOSTS se suffit de cet EP alors qu'il est dans la capacité de produire bien mieux, comme le démontre les vingtaines de compositions que le groupe à monter depuis sa création ainsi que ses compétences musicales … En bref une légère déception donc pour ce « No god, no Devil ».