En écrivant cette chronique, j’ai senti un certain manque. On a l’habitude d’écrire sur les albums, et les artistes que l’on connait, mais pour un public qu’on ne connait pas. Certes celui ou celle (on espère qu’il y en a aussi) qui lira ce papier aura de plus grandes chances de préférer le son brut du ROCK que celui plus satiné du Jazz ou aseptisé de la variété. Mais beaucoup de paramètres restent inconnus : d’où venez-vous ? Qui êtes-vous ? Et surtout quel âge avez-vous ? Aaaah, tant de questions qui restent en suspens lorsque l’on écrit… Tout ça pour vous dire que MACADAM BUMPER’S parlera plus au rocker rangé, père de famille ayant laissé tomber les santiags et les cheveux longs qu’au jeune métalleux encore en rébellion contre la musique aseptisée et tous les systèmes en place. En effet ,les normands ont commencé leur carrière au tout début 90. Déjà plusieurs albums et tournées à leur actif (le Marquee Club), des belles rencontres aussi (Brian May) et une popularité croissante outre manche avant le split quasi-définitif vers le milieu-90’s. Les groupe nous est revenu vers 2010, 14 ans après ce split, avec une reformation qui dure depuis lors et qui se matérialise par LIARS, nouvel album sortit ce 27 Septembre 2013.

Nul doute que les anciens qui lisaient Hard Rock Magazine se soient déjà procuré l’album et fait leur propre avis sur ce dernier. Si l’on veut découvrir le groupe, alors voici une porte d’entrée. Et pas une simple petite porte de service non rabotée qui coince à l’ouverture, non non, ici c’est la porte d’entrée façon dorures et vitraux ouverte par le majordome. Siouplait.

OUI LIARS est un très bon disque et il fera plaisir à celui qui a connu le groupe avant comme au néophyte. Du pur Rock’n’Roll fait avec le cœur, chanté avec les tripes et joué pour le plaisir du groupe et des auditeurs. Si l’on doit situer l’album temporellement, on dira les années 70. Un certain swing, des guitares parfois bluesy permettent de confirmer la tendance, l’influence du Zeppelin. Que ce soit au travers des riffs ou des soli (LOLITA MOON). Le chant (BELIEVE IN YOURSELF) finit de nous convaincre et place le groupe dans le haut du tableau du revival ou de l’old school (selon le terme que vous préférez). Mais le disque sonne parfaitement moderne et l’on peut pleinement apprécier tant l’hommage que la sincérité du groupe pour ses influences et sa passion rock.

Le plaisir est d’autant plus grand que le talent est évident (désolé franchement, pour les rimes en –ant. Phonétiquement, c’est chiant). Les parties de guitares sont jouissives. On a vraiment l’impression d’entendre un vieux groupe anglo-saxon qui n’auraient rien perdu de sa superbe. Dites donc les gars, z’êtes sur que vous n’avez aucun projet chez les Anglais ? Le son est typiquement calibré. Pas en mal, c’est toujours appréciable pour mieux souligner ses compos. Les lignes de chants relèvent aussi d’un certain talent. Par la technique (BELIEVE IN YOURSELF), par les mélodies (SERIAL KILLER) ou par ses textes (le délirant INFIRMIERES, nous t’aimons, même si l’on sait que tu es habillé sous ta blouse). Preuve que l’humour et le fun sont compatibles avec talent et réussite. Dans un autre genre, EDGUY nous l’avait déjà prouvé. Le seul bémol n’est pas propre au groupe mais les MACADAM sont un peu tombé dans le piège : la langue de molière ne se marie pas très bien avec le Rock. Les morceaux les plus faiblards de l’album sont chantés en français et l’anglais est incontestablement plus approprié. Frappant durant l’album.

Un retour fracassant des normands qui, pour une fois, ne font pas dans la demi-mesure. Si l’on regrette parfois un léger affaiblissement sur certains morceaux, il ne dure jamais longtemps (LA TETE SUR LES MURS, HEY DJ !) et le morceau suivant corrige le tir. Du grand MACADAM BUMPER’S donc, sur lequel vous pouvez courir. Un Hard Rock influencé anglo-saxon des années 70 dont les références de qualité ne manquent pas. En tout cas, dans son genre, le groupe en est une de référence. Et pour longtemps espérons-le.