Prenez un groupe avec une base rock (guitare, basse et batterie) rajoutez-lui quelques sons extérieurs de piano, violons et samples électroniques, enlevez le superflu du chant, et vous obtenez "The Fall", le dernier album en date des grenoblois de Collapse. Le trio sudiste nous propose de repartir à l'aventure avec ce second opus, et le moins que l'on puisse dire, c'est qu'il s'agit d'un disque très intéressant à écouter, et surtout à réécouter !

La première surprise avec ce groupe c'est donc bel et bien l'absence de chanteur, masquée par le petit ajout d'une voix synthétique féminine sur la chanson "Your Grace Is Out Of Time", qui ouvre l'album en beauté. Dans le deuxième titre, ""Jesco's Ghost", nous entendrons quelques phrases, mais de façon assez courte. La volonté du groupe était donc bel et bien de miser sur l'instrumental plutôt que des paroles, c'est un choix à respecter et le défi est relevé à la hauteur des espérances.

"The Fall" reste dans la lignée de leur précédent album, appelé sobrement "Collapse", et les émotions se font ressentir dans la composition. Tout dans cet album est relatif à des personnes, fictives ou réelles, ayant décidé de mettre fin à leurs jours, et cette ambiance morbide et malsaine se fait présente dans tout l'album, sans tomber dans le cliché des groupes de métal qui parlent toujours de mort. C'est justement là que le groupe arrive à jouer avec cette finesse, cette nuance, pour transporter des émotions tristes, sans jamais dépasser la ligne jaune.

Les chansons sont toutes remplies de riffs différents, mais restent toujours dans le même esprit. Chaque riff sera exploité jusqu'au bout pour y trouver les variantes, y trouver comment le jouer de mieux en mieux, de façon toujours plus poussée. On pourrait coller au groupe l'étiquette de rock/ métal progressif, étant donné ce mélange entre gros son métal et bon rock, et cette recherche constante de riffs, ces influences diverses, et l'aspect instrumental nous pousse également à vouloir leur donner ce style progressif.

La guitare de Seb sait se faire entendre et présente, en jouant des gros riffs, des mélodies, des breaks ou des contre-temps, ce qui fera tendre l'oreille de l'auditeur plus d'une fois. Concernant la basse d'Alex, je suis un peu déçu de ne pas assez l'entendre, sauf par moment dans peu de titres, et c'est plutôt dommage car la basse pourrait apporter une énorme pierre à l'édifice de la composition. Point d'honneur à la batterie d'Anthony, qui sait être présente sans jamais être répétitive, des beaux riffs dans les morceaux, de belles variantes, un vrai bonheur d'écouter l'album en entier en ne faisant attention qu'à la batterie et remarquer cette richesse de composition.

Un léger bémol général sur l'album, certains morceaux sont parfois tirés en longueur, l'exploitation des riffs dont je parlais juste au-dessus est, de temps en temps, trop utilisée, et l'auditeur risque de se lasser. J'aurais également beaucoup apprécié avoir plus de soli dans les compositions, pas forcément toutes, mais un bon solo de guitare aurait pu casser cette routine. Certains titres m'ont fait penser à des structures utilisées par les excellents américains de Dream Theater, et c'est là que je rejoins ce que je viens de dire, car Dream Theater sait faire de très beaux instrumentaux, autant calmes que métal, avec une multitude de riffs, mais surtout avec de très très bons soli (de guitare, basse batterie, et clavier les concernant)

Un très bon album pour un très bon groupe français à qui je souhaite le maximum de réussite, et surtout pour qui j'espère avoir la possibilité de chroniquer un futur album, encore meilleur !