Celui qui déposera cet album dans un lecteur Cd sans avoir parcouriu auparavant la biographie du groupe risque d'être surpris au moment où il découvrira l'origine de OPERADYSE. Nous ne sommes pas habitués à entendre évoluer des formations françaises dans le milieu power metal symphonique.

OPERADYSE est donc un groupe provenant de Montpellier, le projet a débuté en 2006 à l'initiative de Damien Marco (guitare). La formation a évolué au début sous la forme de sextet avec une chanteuse (Jennifer Lassalle) après quelques mouvements de musiciens, le groupe est actuellement composé de cinq personnes : Damien Marco, Franck Garcia (chant - Spheric Universe Experience), Bastien Sablé (claviers), Emmanuel Colombier (batterie - Ultra Vomit) et Stéphane Lambert (Basse). Après un unique EP " Hope Era Dies" paru en 2009, les sudistes signent un contrat avec le label allemand SPV pour la sortie d'un premier album "Pandemonium".

"Rise" débute cette rencontre par une ambiance issue d'une B.O.de film enchaînant avec "Celestial Sword" plongeant l'ange noir de la pochette dans une aventure effrénée, les tempi ne lui accordent que quelques pauses respiratoires. "Unfold Legend" est un peu plus en retrait sur le plan de la vitesse d'exécution, ce court intermède est rattrapé par les compositions suivantes jusqu'au dernier titre. On note au passage les belles interventions de Jennifer Lassalle qui échange vocalement avec Franck donnant à "Fairies' Secret Garden" en effet féerique et sur le final de "Pandemonium" une touche d'opéra.

La production est puissante, propre laissant chaque instrument s'exprimer sans venir sur le terrain d'un autre, et en accordant une place agréable aux envolées lyriques de Franck et Jennifer. Damien Marco oeuvre seul à la guitare, semble être épaulé, il envoie des riffs métalliques appuyés puis s'égare pour notre plus grand bonheur dans des envolées claires, rapides et maîtrisées. La rythmique est épique, lourde et va bon train sachant s'imposer sans déborder inutilement. L'apport des claviers renforce le coté symphonique de l'ensemble, donnant de belles pièces orchestrales. Un point révélateur du talent de composition de Damien est l'absence de répétition des lignes musicales à l'intérieur des morceaux. La musique écrite ne se répète pas, complexifiant le travail des musiciens sur scène. Il est vrai que les dix compositions semblent s'approcher de Rhapsody Of Fire tant au niveau vocal que dans l'univers musical, que le rythme inscrit à des allures à la Dragonforce... mais on ne peut pas taxer OPERADYSE de copieur. Le groupe a su au travers "Pandemonium" trouver sa propre voie, inscrire son identité musicale.

Les montpelliérains ont réussi dès le premier essai à réaliser un chef d'oeuvre, "Pandemonium" n'a pas son pareil sur l'hexagone et se classe au niveau de groupes réputés de cette catégorie. Un seul regret est à formuler, le pressage japonais comporte un titre supplémentaire et il est dommage que les sudistes n'ont pas inclus "My Paradise" sur la version française. A l'heure où la mode est de reprendre des titres en compagnie d'un orchestre symphonique, il serait sympathique de pouvoir profiter d'un événement afin de donner une plus grande dimension aux compositions.

"Pandemonium" n'est pas qu'une découverte pour moi, il est une véritable réussite. J'espère que le groupe va poursuivre sur sa lancée et nous offrir d'autres ouvrages de ce niveau.