Fer de lance de la scène "black-metal" française depuis 1998, date de sa formation, TEMPLE OF BAAL lorgnait férocement du côté du "true black-metal" à l'époque, pour, au fur et à mesure, s'orienter vers le "death-metal". Alors, il est vrai qu'on avait cru à un retour aux sources sur le split "The vision of fading mankind", mais le groupe composé de Arkdaemon à la basse, de Skvm à la batterie, de Amduscias au chant et à la première guitare et, de Alastor à la seconde guitare continue sur le chemin de la mort, tracé sur le précédent opus "Lightslaying rituals" sorti, il y a maintenant 5 ans.

"Verses of fire" démarre sous les meilleurs hospices puisque l'artwork est magnifique, il est l'oeuvre d'un jeune atelier de création parisien qui a déjà travaillé pour SETH, et, qui a su moderniser l'imagerie du groupe, en s'appuyant toujours sur les traditions.

TEMPLE OF BAAL nous prend directement à la gorge sans s'embarrasser des sommations d'usage avec "το αστέρι 418" (que je vous laisserai prononcer), premier morceau de plus de sept minutes, et mine de rien, ce premier titre plante le décor. En effet, ce morceau "à tiroir" avec une première partie très "blastée", puis suivie d'un break lourd et mélodique avant de repartir de plus belle sur une rythmique frénétique, sera le leitmotiv de l'album. Et quand TEMPLE OF BAAL se décide à balancer des parpaings, il ne le fait pas à moitié, jetez donc une oreille à "Golden wings of azazel", "Bloodangel" ou encore "Gates of death".

"Verses of fire" est servie par une violence à l'état brute, malsaine mais terriblement efficace, dûe à son alternance rythmique qui passe du "black/death" le plus hystérique à des tempos d'une lourdeur proche du "doom", sans pour autant perdre en énergie, la triplette "Arcana silentium"/"The 10th aethyr"/"Gnosis of fire" en est le parfait exemple.

La production qui se veut assez rêche, brut de décoffrage, très frontale et sans fioriture, met en exergue l'authenticité des compositions du combo et met également en avant le côté violent et malsain de la chose...

...mais c'est aussi là que le bât blesse. En effet, lors de certains passages, cette production brumeuse confère à un rendu parfois proche de la bouillie sonore qui dessert certaines compositions, surtout les plus brutales. Aussi, l'autre défaut majeur de "Verses of fire" est sa longueur excessive, il n'est pas aisé d'aligner une heure de "black/death" brutal d'une seule traite, les oreilles non averties saigneront avant la fin.

Au final, TEMPLE OF BAAL ne va pas révolutionner le genre mais peut avoir la fierté d'avoir enfanté un opus de fort belle facture, et, peut aussi se targuer de rester authentique. Cependant, quinze minutes de moins sur l'ensemble et une production un peu plus claire, auraient renforcé l'impact des compositions du groupe.

A ne pas mettre entre toutes les oreilles !!!!