NUMENOR est un groupe de black metal symphonique, né sur les cendres du groupe ESGAROTH dont Despot (Marko Miranovic), le chanteur, est le seul membre rescapé. Ce dernier est également rédacteur en chef du magazine ‘Metal Sound’.
NUMENOR illustre sa musique par des textes inspirés de la littérature ‘fantasy’, si chère à des auteurs comme Moorcock ou Tolkien, le nom NUMENOR renvoyant d’ailleurs à une île du ‘légendaire’ de Tolkien. L’artwork s’inspire bien de cet univers ; la pochette nous plonge dans un lieu mystérieux et magique : un château perché dans le ciel, entouré de montagnes et cascades.
‘Colossal Darkness’ est en fait leur premier ‘full’ album succédant à quatre EP.

Une intro symphonique à l’ambiance dramatique introduit ‘The Eternal Champion’, un morceau au riff plutôt heavy, pas trop rapide pour du black. La voix se fait claire sur le refrain conférant au groupe un petit côté power-metal ; j’apprécie modèrement ce chant clair que je trouve un peu en décalage avec le black.
Les soli de guitares sont très techniques ce qui sera une constante tout au long de l’album.
Les morceaux sont souvent épiques comme ‘Hour of the Dragon’ à l’ambiance mystérieuse et fantastique, bien rendue par le chant black. L’ambiance générale évoque parfois le maître KING DIAMOND.
Musicalement, on est proche du black symphonique à la DIMMU BORGIR. Lorsque NUMENOR accélère le tempo, son black speedé sur lequel viennent se poser des nappes de clavier nous évoque alors des groupes comme CHILDREN OF BODOM ou ENSIFERUM.
NUMENOR possède un grand sens de la mélodie et sait habilement varier les plaisirs en alternant les rythmes et les passages calmes et violents. Mention spéciale au morceau ‘Chronomancer’ à la structure un peu plus complexe ; le groupe ose et c’est payant.
‘The Sailor on the Seas of Fate’ termine l’album en beauté ; avec son intro murmurée, ce morceau monte en puissance au niveau de la tension sans jamais pour autant ‘sombrer’ dans le metal !

Un album convaincant si vous êtes fan de black symphonique et épique. NUMENOR possède de réelles qualités d’écriture ainsi qu’un bon potentiel technique. On regrettera juste une production un peu ‘étouffée’ au niveau du son qui manque de clarté.