L’appellation « Death Metal Mélodique » renvoie systématiquement vers des groupes comme IN FLAMES ou DARK TRANQUILITY. Les deux géants Scandinaves ont largement influencé un bon nombre de musiciens, parmi lesquels on peut trouver les Teutons de HUMAN DEBRIS, formation originaire de Hambourg qui nous livre en ce début d’année son second album, « Wrought From Anguish ».

Pour revenir au courant musical qu’est le Death Metal Mélodique, on peut dire qu’il a largement été visité en tous points et que les groupes, maintenant de plus en plus nombreux, peinent à se démarquer les uns des autres et à se faire remarquer en apportant un semblant de personnalité et/ou d’originalité. Bien sûr, on arrive à trouver des combos prometteurs et motivés mais appliquer inlassablement les règles de base ne suffit pas pour s’inscrire une continuité durable. Même IN FLAMES a bien faillit y laisser des plumes ! Bref, l’exploitation à outrance des mêmes schémas et des lignes mélodiques aseptisées aura contribué à l’agacement général (moi y compris) de ce style de Metal que beaucoup considèrent maintenant avec nostalgie.

Alors que penser lorsqu’un groupe comme HUMAN DEBRIS affirme clairement vouloir lutter contre ces clichés et cette monotonie ? Bluff ou pas ? Eh bien, voyons donc sans tarder comment ils comptent se débrouiller !

Au premier abord, rien ne semble pourtant déroger des principes de base. Après l’intro (que je qualifierai comme quasiment obligatoire) plantée par « Breaking News », le titre « Radiation Damage » semble dresser un tableau plutôt commun avec deux lignes de guitares bien distinctes, l’une en charge de délivrer le squelette rythmique du morceau, l’autre qui soutient les parties vocales à l’unisson. A cela s’ajoute une voix en deux timbres, tantôt gutturale, tantôt claire, sans oublier les blasts qui foisonnent sur tout l’album. Bref, dit comme ça, on semble avoir fait le tour. Et pourtant non.

Heureusement, les gars de HUMAN DEBRIS possèdent plus d’une corde à leur arc et surtout une inspiration qui va piocher des éléments dans divers domaines. On retrouve donc un mélange de séquences Thrash (« Downpour »), Black (« Radiation Damage »), progressives (« Atheist Jihad » ; « Ruinous Redemption »), voire même fokloriques (« On The Wing »). Les huit titres de la galette se démontrent intéressants et la production donne une bonne dimension à toutes les variations suscitées par ces enchevêtrements de genres.

« Wrought From Anguish » n’est certainement pas l’album de l’année mais il comporte une envie indéniable de pousser un peu plus loin les limites du Death Mélodique et possède une rage de convaincre qui ne laisse pas indifférent.