CHRONIQUES D'ALBUMS




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ALCEST
Shelter [ 2014 ]
Pavillon 666 - metal rock webzine CD Album - Durée : 45.37 - Style : Shoegaze
Informations :
Interview :
Contact label : http://www.prophecy.de/
Contact groupe : http://www.alcest-music.com/
 


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ORIGINALITE
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TECHNIQUE
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PRODUCTION
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EMOTION
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Chronique : 08 février 2014 - Chroniqueur : blacklakenidstang
 

J’ai toujours eu une relation compliquée avec ALCEST.
Dans un premier temps, je l’avoue : j’ai rejeté ce duo français en raison de la voix de Neige (chant, guitare, basse, clavier) tellement mielleuse que je la trouvais profondément soporifique.
Cependant, puisque que tout le monde a droit à une seconde chance, j’ai fini par accorder une nouvelle fois du temps à Alcest, en résultant cette fois une impression bien différente : j’avais réussi à tomber sous leur charme, à m’imprégner de leur univers bien particulier et à finalement trouver cette voix tout à fait attachante.
Malheureusement, mon avis désormais positif à leur égard est toujours resté un brin critique. En effet, peu importe les albums, j’ai toujours trouvé que seuls quelques morceaux étaient excellents, le reste à la limite de l’insipide, à tel point que ces morceaux représentent moins de la moitié de leur discographie pré-Shelter (Tir Nan Og, Sur l’Autre Rive Je T’Attendrai et le titre éponyme de Souvenirs d’un Autre Monde ; Percées de Lumière et Sur l’Océan Couleur de Fer dans Écailles de Lune et enfin Faiseurs de Monde dans Les Voyages de l’Ame).

L’annonce de l’évolution d’Alcest vers de nouvelles contrées musicales m’a donc interpellée : Alcest a décidé d’abandonner toute sa sonorité black metal. N’est-ce pas là l’abandon de ce qui fait justement la force et l’originalité du duo ? Ou, au contraire, cela me permettrait-t-il d’avoir, cette fois, un coup de cœur pour un album entier ?
La réponse est bien différente de tout ce que j’ai pu imaginer pendant ces longs mois d’attente. Après plusieurs écoutes, j’ai tendance à trouver que l’évolution de ce que l’on pouvait appeler « blackgaze » vers un shoegaze/post-rock plus commun (indéniablement pop par ailleurs) n’est pas si audible que ça, au sens où Alcest reste Alcest. En effet, au fond, même sans ses envolées métalliques, Alcest garde à ce point son univers, ses marques de fabrique, qu’on retrouve l’identité profonde du groupe sans pour autant rechercher désespérément dans chaque morceau une trace quelconque de double pédale ou autre feu élément black.
Pour autant, je ne dis pas là que cette absence est un bien pour Alcest et je ne peux finalement refréner un léger sentiment de nostalgie quant à cette époque révolue où shoegaze et black metal s’alliaient à merveille, donnant au black une légèreté, une féerie que je n’ai pas encore retrouvé ailleurs (bien qu’il soit aisé de trouver la majesté du black dans nombre d’autres projets comme Agalloch, Nhor, Negura Bunget, Winterfylleth, etc.).

Quant à Shelter, l’album lui-même, son principal défaut est probablement de débuter, après une superbe mais courte intro, avec "Opale". En clair, il s’agit du fameux morceau, révélé avant la sortie de l’album, qui avait largement semé le doute chez les amateurs d’Alcest, pour diverses raisons, à savoir notamment l’impression d’un titre publicitaire pour téléphone portable ou encore la voix tirant parfois trop vers le timbre d’Etienne Daho... Personnellement, si je trouve ce morceau agréable à écouter, il est vrai qu’il est probablement le plus étrange de l’album et qu’il, me semble-t-il, n’aspire pas assez l’auditeur dans le voyage onirique qu’Alcest tente de créer.
Cependant, dès les premières notes de "La Nuit Marche avec Moi", aucun doute ne peut s’élever : quoiqu’il arrive, Shelter sera à n’en pas douter un bon album mais surtout un album d’Alcest. La raison à cette constatation tient tout simplement au champ lexical qu’il est possible d’appliquer à l’ambiance du morceau (et de ceux qui suivent) : rêverie, contemplation, imaginaire, irréel, apesanteur.
Les titres défilent alors sans peine : l’émotion est bien présente, en particulier dans "Voix Sereines" et "L’Eveil des Muses", et le son cristallin magnifie avec brio chaque seconde défilant, de sorte que malgré la lenteur de la musique, les mélodies s’enroulent langoureusement sans qu’il soit possible d’émettre le moindre soupir. Quant à la voix fantasmagorique de Neige, elle se fond à nouveau à merveille dans les couches musicales, instrument parmi les instruments, pour sonner angélique, fantastique, surnaturelle.
Finalement, l’album s’achève dans la fragile obscurité de "Délivrance", l’un des meilleurs morceaux d’Alcest, mais également l’un des morceaux les plus riches en émotions qu’il m’ait été donné entendre. Cette sublime "Délivrance" est à ce point addictive pour moi qu’elle n’a finalement rien d’une remarquable et douce conclusion : elle n’a que le pouvoir de me faire prolonger l’écoute de l’album toujours plus longtemps…

Shelter est donc, selon moi, un album tout à fait dans la lignée de la discographie du duo et il est ainsi clair que l’on peut parler d’évolution et non de rupture dans le chemin musical entrepris. Au final, il est fort à parier que le véritable changement ne se ressentira vraiment que parmi les non-metalleux, qui accueilleront peut-être davantage ce nouvel Alcest. Mais en attendant de voir ce que l’avenir réserve à Neige et Winterhalter, j’ai au moins la joie d’ajouter "Voix Sereines" et "Délivrance" dans ma fameuse playlist des morceaux divins de ces deux français…








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