Peut on toujours parler de pilier lorsqu'un groupe ne recense en ses rangs plus qu'un seul membre du line-up originel ? Car certes, le nom reste mais la musique change et ce avec les membres ! Mais ne nous égarons pas dans ce débat. EMERGENCY GATE, groupe de Melo Death/Metalcore est l'un des fers de lance de la scène musicale Metal Allemande. Existant depuis 1996, seul le bassiste et manager Mario Lochert a participé à la création de la bande. Depuis cette date, moult musiciens ont dans les rangs de EG. Ainsi, pour ce nouvel album intitulé « Infected », nous retrouvons Matthias Kupkas au chant, Udo Simon à la guitare, Daniel Schmidle au synthé et enfin Romain Lutz (joue sur l'album mais n'est pas crédité en tant que membre, il le deviendra peu après) aux fûts.

Aucune intro, le CD commence sur les chapeaux de roue. Une vraie explosion nous parvient avec le titre « Sons Of The Second » dont le riff et les harmoniques me font largement penser au son de SLIPKNOT (période « Psychosocial »). Musicalement parlant, le groupe me rappelle énormément la vague Metalcore Française des années 2005/2010 avec notamment les groupes FOR BURIED HOPES, FROM HEAVEN WE FALL ou encore DEBUNK. On retrouve aussi bien les riffs lourds, les refrains à voix claire bien catchy que les touches electro. Chaque membre, ayant pour la plupart joué dans divers groupes, apportent tout de même leur touche personnelle. Par exemple, Matthias Kupkas a chanté dans un groupe de Folk Death et a donc une voix un peu plus grasse, Mario Lochert a lui joué dans un groupe de Metal Symphonique. Le titre « We Wanna Party » est pour moi le moins réussi de tous et on ne sait pas vraiment ce qu'il fait sur la galette. Le groupe s'est ici dirigé vers un Metalcore Electro à la ASKING ALEXANDRIA avec un break très moyen où l'on se croirait sur le dancefloor d'une discothèque. Mais cela ne s'arrête pas à l'instrumental, les paroles font vraiment tâche par rapport au reste : on passe de « Redemption kicks in/The ultimate sin/Watch th devil's hands/Dragging me down from within » à « So you guys wanna party, huh ?/We wanna party/We wanna party/We wanna party 'till the break of the dawn ». Malgré ce petit écart, tout est réellement bien dosé et rien ne déborde. D'ailleurs, « Peace Of Mind », la petite dernière qui est une chanson d'amour déchirante, est elle extrêmement bien composée et placée.

Comme je l'ai dis, il n'y a qu'une seule fausse note dans cet album qui est « We Wanna Party ». L'avoir mis en plein milieu de l'album m'a un peu déstabilisé, je m'attendais vraiment pas à ça. Je pense que si elle aurait été mise en fin de galette avec « Peace Of Mind », en une sorte de conclusion, elle serait mieux passé. On peut aussi reprocher au groupe une production très compacte et qui n'a que peu de reliefs avec les aigus étouffés à mort. Ainsi se clôt pour l'instant le débat commencé plus haut, pilier ou non à vous de choisir, en tout cas le nouvel opus des Allemands frôle l'excellence !