Formé en 2004, VOICES OF DESTINY n’est réellement actif que depuis 2007. Année de sortie du premier EP. 1 EP, 2 albums et X line-up plus tard, nous voici donc en 2014, année du nouveau VOICES OF DESTINY. Ce nouveau line-up marque surtout l’arrivée de l’ex-CORONATUS : ADA FLECHTNER au chant. Les autres membres étant toujours en place depuis le précédent effort, voyons donc ce qu’a à nous offrir le groupe dans ce CRISIS CULT. Toujours chez Massacre Records, l’album est dans la même veine : un metal symphonique au son toujours plus conséquent.

Comprenez par là que le son est très massif : les guitares emplissent l’espace et les samples sont légion (21 HEROES), même si on ne les remarque pas autant qu’une verrue sur le visage de Lemmy. La production met en valeur la musique du combo mais, revers de la médaille, délaisse totalement le côté organique et une certaine clarté entre les instruments qu’on ne distingue que difficilement. C’est subjectif, tout le monde ne partagera pas cet avis. Mais pour nous, le choix est discutable.
En terme musical, le groupe livre un album qui est certainement son meilleur à ce jour. Si tous les titres ne sont pas exceptionnels, loin s’en faut, on en retiendra tout de même quelques-uns, pour leur mélodie surtout. C’est le cas de TO THE SLAUGHTER, dont les lignes de chant sur le refrain sont intéressantes. Notons que, pour une fois, la chanteuse ne tente pas d’en faire des tonnes et parvient, comme Rocco Siffredi, à retenir son organe. C’est plaisant, ça fait du bien, donc on le dit. Il n’y a pas que les envolées lyriques chez VOD, on alterne même avec les growls. Un autre morceau intéressant de l’album est 21 HEROES, toujours grâce à ses parties chantées. Le chant, et les parties mélodiques surtout, est l’une des réussites de cet album. Même si le groupe a recours à certains artifices pompeux (des chœurs sur THE GREAT HUNT ou des filtres sur divers titres).

L’autre réussite de CRISIS CULT est sa partie arrangements. Toujours subtils mais suffisamment présents pour en apprécier le rendu. Ils apportent une touche (bon, légère touche, hein) d’originalité nous permettant de dire que VoD à un certain potentiel. En témoigne l’intro de TO THE SLAUGHTER dans un registre quasi-Indus ainsi que sa partie chant growlée, retravaillée informatiquement. Idem sur 21 HEROES, 2 titres très identiques au final.

Et c’est bien ce qu’on reprochera à VOICES OF DESTINY : son homogénéité. Le groupe, s’il a un potentiel, ne va jamais vraiment au bout des choses. Certaines intros laissent augurer du meilleur (TO THE SLAUGHTER plutôt indus, WOLFPACK, très symphonique, STORMCROW, lourde et puissante) mais le titre ne concrétise en rien et revient sur des bases déjà connues, à savoir une structure ‘couplet-refrain’ et un genre purement symphonico-pop, sans s’éloigner de cette base. C’est un coup d’épée dans l’eau, et une déception.

La note finale souffre de ce constat, c’est indéniable. Le genre est ultra-concurrentiel et il en faudra plus pour nous convaincre. Néanmoins, le groupe nous livre ses atouts et pourrait bien frapper plus fort sur un prochain album, le talent étant bien là. Si le groupe ne se met pas de barrière ou n’essaie pas de se cantonner à un genre, alors le prochain album fera parler de lui.