Sulfureux, maléfique, lourd et vicelard ! Quatre adjectifs pour un seul groupe ! Quatre adjectifs pour définir la musique du petit dernier des enfants terribles du mouvement Sludge américain ! Mais qu’est ce que le Sludge car s’il existe bien une contre culture au sein même de la « religion » métallique c’est bien sous cette dénomination pour la moins obscure qu’elle s’identifie ! Le style est en fait un condensé de tous ce qui a pu se faire de glauque et de psychédélique au début des seventies ! Adapté à notre ère dite moderne surtout au niveau qualité sonore (progrès oblige)…. Il ne faut donc pas attendre quoi que ce soit d’original ou de résolument innovant dans cette branche de l’extrême, car l’essence même du genre se trouve encrée dans le rock simple et basique des origines et c’est peut etre ce qui au final le rend si attachant et si engagé, peut etre le dernier bastion libre et pas encore formaté ! Mais pour combien de temps ?

Bongzilla de par sa liberté de penser, voir la pochette du disque, donne un grand coup de pied dans tout ce politiquement correct qui petit à petit gangrène notre musique favorite, le son « simpliste » et résolument punk de l’ensemble est une pure merveille nihiliste, parfaite bande son de notre monde en pleine décomposition ! Impression renforcée par le chant très hargneux voir carrément black métal par instant donnant un effet diabolique pour le moins jubilatoire, pas de grandes envolées de guitares mais une rythmique lente et directement connectée au grondement tellurique de notre mère la terre, le tout pour le plus grand plaisir des sourds qui à défaut d’entendre les rares mélodies de cet album pourrons au moins ressentir au fond de leur etre toute la force dévastatrice d’instruments accordés en dessous de la ceinture !

Pour conclure je dirais tout simplement que « Amerijuanican » est un cd de très grande facture dans son style et d’une rare densité, suintant le rock’n’roll par tous les trous qui pourra aussi bien plaire aux habitués et fans de formations comme Orange Goblin, High on Fire, Eyehategod ! Ou bien tout simplement aux curieux (ça existe ?) qui n’auront pas peur de s’éloigner pour une fois des sentiers battus ! Croyez-moi ça vaut le coup …. Amerijuanican m’en votre .