EVIL MACHINE est la réunion d'un très joli line up autour de Semihazah au chant. Cyjan à la batterie est connu pour ses activités au sein de DEAD INFECTION, Hal à la guitare est l'actuel bassiste de VADER, ABUSED MAJESTY et HERMH tandis que le bassiste Cyprian fait aussi partie de CONQUEST ICON et PYORRHOEA, sans oublier son activité passée au sein de HATE. Ce joli quatuor polonais a même embauché Seth de BEHEMOTH afin de lui coller la guitare lead. Cela vous donne d'ores et déjà une idée de l'ambiance musicale. Il faut savoir que ce projet a largement eu le temps de mûrir car il aura fallu 7 années, de 2005 à 2012 afin de l'enregistrer. Cela s'est fait au fur et à mesure, jusqu'à ce que l'ensemble soit prêt et nous arrive enfin en 2013.

Ne vous attendez pas à une grosse production de la part de ce projet. EVIL MACHINE a joué la carte de l'underground ou du retour aux sources selon votre appréciation. C'est aussi un bon moyen de rendre hommage aux pionniers du style mais aussi à l'homme que prend le groupe en référence, Hellhammer de CELTIC FROST. L'idée est donc bien de se rapprocher du black metal tout en gardant pourtant une certaine touche death qu'on ne peut pas nier à l'écoute de ce disque.

« War in Heaven » s'ouvre un peu comme le « Panzer Division » de MARDUK, à savoir des bruits de guerre suivis d'un titre très rapide, « Cross Meant Death ». On a une touche un peu rock qui vient se mêler à ce morceau purement black metal. Pour une entrée en matière, c'est direct et sans compromis. « Prometeus » est un peu plus long au démarrage mais n'est pas en reste lorsque enfin EVIL MACHINE se met en branle. C'est un peu plus mid tempo mais tout aussi intense. « He Came at His Call » est tout aussi lourd et écrasant avec ses riffs bien trempés. La lourdeur ne fait pas de doute. Le son bien gras est bien senti même si bon, on aurait pu souhaiter un peu plus de travail dans la production. « Four Demons of Apocalypse » lui aussi ne fait pas de compromis mais dans la lenteur cette fois. L'ensemble est plus écrasant que le reste et les mélodies inquiétantes viennent donner une touche nouvelle dans le style du combo. Avec des musiciens d'une telle renommée, il n'est pas étonnant de retrouver sur ce disque quelques invités de marque. Cezar de CHRIST AGONY et MOON est le premier à se joindre à EVIL MACHINE sur « Diabel » lui aussi tout en lourdeur. C'est cependant sur « Onslaught » que les choses deviennent réellement intéressantes avec la présence de Peter de VADER. Quelle que soit la production, ce chanteur transcende l'ensemble. Du coup cette reprise prend vraiment de l'ampleur et donne à cet album une dimension nouvelle. On compte aussi Roddak de NEUROPATHIA parmi les invités. Celui-ci intervient sur quelques chœurs sur le titre éponyme « Evil Machine », autre morceau tout en lourdeur où le black metal d'EVIL MACHINE rejoint celui de MAYHEM.

EVIL MACHINE signe un premier album à l'image de ce qu'il désirait, à savoir un opus qui semble sorti tout droit de l'underground polonais avec la puissance qu'il méritait. Cela aurait pu être mieux, surtout au niveau de la production mais il faudra se contenter de ce résultat en attendant la suite.