Seize ans après leur formation, le groupe plurinational UTOPIUM signe son retour après une absence de cinq ans avec son quatrième album, éponyme cette fois. Fort de sa longue expérience sur scène, les musiciens mélangent ensemble leurs émotions pour faire parler les vôtres à travers ce nouvel opus de neuf titres.

Contrairement à ce que le nom laisse suggérer, la musique que l’on découvre ici (ou redécouvre) n’a pas grand-chose d’utopique… ce serait même plutôt l’inverse. L’ambiance est plutôt orientée mélancolie et légèrement pesante. Ironie ou pur optimisme ? Tout est une question d’oreilles et voici ce que les miennes m’ont dicté…
« Now it exists », introduction instrumentale et prometteuse, annonce d’emblée que la température va considérablement diminuer. C’est une musique d’automne et de journées grises que nous avons là… Mais ça n’est pas sinistre pour autant.
« Above the world » le prouve : UTOPIUM utilise ses instruments pour vous inciter à vous laisser aller, à penser, à réfléchir. Pas étonnant qu’il soit comparé aux SMASHING PUMPKINS car Billy Corgan a semble-t-il prêté sa voix à Maxime Petrovski.
Tiens, preuve que je ne dis pas n’importe quoi, le troisième titre est intitulé « Autumn in Bangkok » et force est de constater qu’il est vraiment idéal pour accompagner vos mouvements : avec ses mélodies et rythmes aériens, il donne clairement l’envie de décoller les pieds du sol. Au volant de votre voiture, je peux vous assurer que cette piste est efficace et de plus, le phénomène se répète plusieurs fois par la suite, notamment avec « Volumen ».
Gare cependant à ne pas trop appuyer sur la pédale de l’accélérateur car certains titres plus nerveux pourraient vous y inciter, comme « Stardust » qui nous ramène quelques décennies en arrière, à l’époque où des groupes tels que JOY DIVISION inondaient les ondes radio.

Il est des albums qui sont difficiles à décrire puisqu’ils sont grandement axés sur l’émotionnel… « Utopium » fait partie de ceux-là.
Qu’il soit interdimensionnel ou temporel, cet album est une invitation au voyage dans votre propre esprit. La musique se rythme souvent sur les battements lents de votre cœur, vous êtes en paix, même face au paysage désolé qu’elle vous inspire. Elle n’est peut-être pas à mettre entre toutes les mains mais elle plaira aux fans de MOGWAI et autres amateurs de bandes originales de films post-apocalyptiques. De saison, dirons-nous.