Même l'envahisseur romain n'a pas su résister aux traditions musicales de ses ennemis celtes. Furor Gallico, groupe italien formé en 2007 et originaire de Milan, sortira son deuxième album le 16 février prochain via Scarlet Records. Songs from the Earth a été enregistré au Metropolis Studio à Milan, et mixé et masterisé par Alex Azzali à l'Alpha Omega Studio. La pochette de l'album a été conçue par Kris Verwimp, ayant également travaillé pour Arch Enemy, Absu et Marduk.

Une partie du line-up a été renouvelée depuis la parution de l'album éponyme chez Massacre Records en 2011, mais ce changement n'en altère pas pour autant l'empreinte musicale du groupe. Ce sont en effet le talent de Mattia Pavanello (guitare), Marco Ballabio (basse), Riccardo Brumat (violon) et Mirko Fustinoni (batterie) qui ont été sollicités, en plus des membres permanents que sont Davide Cicalese (chant), Luca Rossi (guitare et chœurs), Paolo Cattaneo (flûtes, bouzouki et cornemuse) et Becky Rossi (harpe celtique).

Comme dans le premier album, les mélodies folkloriques s'associent aux éléments typiques du death et du black métal. Les instruments traditionnels, tels que la harpe, le violon, le bouzouki, la cornemuse et la flûte, restent omniprésents. Cependant, le groupe parvient à dépasser ses influences folk pour explorer de nouveaux territoires musicaux. Les sonorités sont généralement plus heavy, mais on peut même se laisser surprendre par un passage électro inattendu dans "Steam Over the Mountain". Moins de pistes sur cet album (neuf contre treize pour Furor Gallico) et les morceaux instrumentaux qui auraient uniquement pu servir à combler un vide sont délaissés. Les chansons sont généralement plus longues, ce qui témoigne d'une grande maturité dans le processus d'écriture. D'autant plus que l'on peut constater une évolution au sein même des morceaux, ce qui confère à l'album un style progressif.

Songs from the Earth offre une palette étendue sous bien des aspects. Les thèmes sont variés mais toujours liés au monde celtique : légendes antiques, nature, histoires et mythes, oracles, batailles sanglantes, invasions … Davide surprend également par sa large tessiture, en passant avec aisance du growl au screaming, sans parler des chuchotements captivants, puis des chants clairs qui délivrent beaucoup de douceur et d'émotion, tel que dans "Diluvio". Comme dans Furor Gallico, anglais et italien s'alternent. Petite déception de ne pas entendre plus de chansons dans la langue natale du groupe, car celle-ci apporte un côté poétique, agréable, original et authentique, et que l'on retrouverait moins dans les prestations en anglais.

Ce deuxième album apporte son lot de rebondissements et d'émotion avec des changements de rythme mobilisés au bon moment. Le tempo est souvent rapide et entraînant, mais les passages lents créent une atmosphère nostalgique, comme dans "La Notte Dei Cento Fuochi". Les chœurs sont également d'une grande intensité, notamment lorsque voix d'enfants et d'adultes s'associent.

Un unique détail chatouillerait nos écoutilles. Certes le mixage est de bonne qualité, on peut entendre tous les instruments et les mélodies sont agréables si on les prend séparément, mais quand on écoute l'ensemble, on a parfois le sentiment que le tout manque d'harmonie.

Furor Gallico ne nous a pas déçus en nous proposant un album plus travaillé et très nuancé, tout en préservant son identité et son originalité. Les amoureux de folk métal trouveront sans nul doute leur bonheur. Une année qui devrait bien s'annoncer pour les Italiens.