Voici en trois grandes phases, une histoire qui aurait pu être totalement magnifique et inoubliable.
Cet EP se déroule en trois plages musicales. Une de dix minutes, une de quatorze et une dernière qui fait un peu office d’outro, très acoustique et très bruitée, un peu à la manière des titres d’Atom heart mother des Pink Floyd.
Un bruitage plus ou moins nocturne débute « Alleged Escape ». Parfois on dirait un peu une ambiance de jungle, c’est un peu étrange.
Soudain, comme un coup de massue le premier titre démarre. C’est un Black Metal de haut niveau à la fois ténébreux, incisif et puissant. J’en reste littéralement scotché.
La suite se révèle tout aussi excellente puisque l’on bifurque sur un Black Metal plutôt ambiant avec un clavier magnifique qui fait la bascule entre le calme profond et l’extrême.
Et la machine de guerre « Swampborn » redémarre sur un rythme plus lent, plus sombre et toujours plus agressif. Les dix premières minutes sont un véritable régal.
Le deuxième titre démarre plutôt sur une atmosphère ambiante, plus souple, où les instruments sur de longues lignes mélodiques prennent leur envol.
Et là, c’est le drame !! Des bruitages de larmoiements puérils du genre « larmes de crocodile » viennent saccager le second titre en lui donnant une dimension risible plus que dramatique. Franchement, ça ne fait terrible du tout. Tout s’écroule à ce moment-là…
Pourtant les russes repartent sur un joli titre bien plus mélodique et ambiant que le premier, dans un style beaucoup plus Pagan. Malheureusement là aussi, tout s’effondre avant la conclusion car des nappes de cuivres faites par les claviers et des voix off du style « Houston on a un problème » viennent piétiner ce qui aurait être l’un des meilleurs albums de Black Metal que je n’avais pas écouté depuis longtemps.
Le dernier titre très bruité et principalement acoustique va venir à la rescousse de l’auditeur en le plongeant dans un univers plutôt mélancolique, une belle évasion désenchantée qui va redonner de belles nuances de gris à cet EP qui aurait pu être bien mieux réussi sans tout ce cinéma inutile venu ternir l’album. Je reste persuadé qu’il est toujours inutile de vouloir trop en faire. Je trouve en plus cela complètement absurde quand il n’y en a pas besoin ; ce qui est le cas pour « Alleged Escape » de Swampborn.