Les finlandais ténébreux d'Oceanwake reviennent avec ce deuxième album langoureux teinté d'agonie subtile dans le son et le titre n'a jamais été aussi bien décrit (sans soleil pour les non-anglophones) par une musique tout ce qu'il y a de plus obscure et glauque à souhait... Amis de musique colorée, enjouée et virevoltante, passez tout de suite votre chemin, sous peine de vous choper une bonne dépression nerveuse...

Quatre morceaux seulement, d'une longueur à faire pâlir tous les groupes de rock progressif confondus, dotés d'un son sorti d'outre-tombe et même d'au-delà.... Une batterie lourde et lente, une basse vrombissante implacable, des guitares tantôt arpégées et mélodieuses, dans le sens le plus triste du terme, tantôt ultra sous-accordées immergées d'une saturation intense, digne d'un Bolt Thrower des débuts.... Le chant oscille également entre un growl des plus graves et des vocaux clairs et lancinants, semblant résister à l'apesanteur et au temps, imperturbables, immuables, figés dans les brumes opaques de l'éther...

Le style très doom me rappelle un peu la sensation que j'avais éprouvée lorsque le tout premier album de Paradise Lost était sorti, avant leur période gothique, où Nick Holmes chantait comme s'il était resté des siècles sous terre et où le tempo des rythmiques on ne peut plus lourdes ne dépassaient pas les 20 BPM à la noire.... Ou encore les premiers essais de Neurosis, pour l'effet oppressant et légèrement industriel de cette musique sombre à outrance...

Un voyage, dans les méandres de l'âme torturée, dans le labyrinthe de nos pensées les plus creuses, dans les profondeurs de l'angoisse sans fin... Un concept à lui seul cet album, une ode à ce qu'il y a de plus noir en l'homme, à la fragilité de la frontière entre raison et folie, entre la vie et la mort... et après...