La grande prêtresse du metal ricain est de retour et elle est plus en colère que jamais ! Après avoir sorti près de cinq albums My Ruin, nous offre sa sixième création intelligemment intitulée « The brutal language », composée de dix titres, tous impeccablement exécutés et dotés d’une production à la hauteur de l’événement puisque c’est à monsieur Raskulinecz ( Foo Fighter, Soil , Danzig , Queens of the stone age) que l’on doit la chose. Celle-ci dégage une impression de force brute typiquement rock’n’roll , mais aussi profondément marquée par les odeurs puissantes des vieux troquets enfumés de le nouvelle orleans, lourde et débordante de sensualité sauvage, ou chaque coup de caisse claire représente l’urgence d’une étreinte volée ….

Mais attention ne vous laissez surtout pas prendre par les déhanchements sulfureux de la belle ! Car Mrs B (chant) est une redoutable prédatrice, telle une veuve noire tapie dans l’ombre elle vous attend confortablement installée dans sa toile laborieusement tissée par ses compagnons de tuerie ! En particulier son fidèle bâtisseur Mick Murphy (guitare) formidable créateur de riff capable d’imprégner d’une seule décharge électrique le cerveau du plus terre à terre d’entre nous et que dire du bassiste qui d’une seule note pourrait faire vibrer n’importe quel serpent de la planète. En effet il faudrait etre sans vie aucune pour résister à la frénétique envie de se bouger le popotin, qui vous envahit dès la première écoute, c’est donc bien là que réside toute la force de cette offrande farouche, car la complicité entre les différents protagonistes de cette histoire est évidente ! Mais n’est ce pas là le talent de tout bon chasseur de chair fraîche ? …

Si par malheur ou par bonheur vous vous laissiez envoûter, sachez que vous seriez dévoré à tous petit feu car My Ruin aime à faire durer le plaisir sur des tempos endiablés, mais dotés d’un groove magique et pourtant sans longueur ni aucun cliché démonstratif stérile lorsque l’on parle d’émotions vraies …
Harf décidément Mrs B a encore frappé un grand coup ! Comment résister à la hargne dévastatrice de son chant ! Etrange de remarquer qu’une fois de plus, les attributs masculins ne se trouvent pas toujours ou l’on croit …. A posséder de toute urgence.