Si je vous dis « rock psychédélique », vous pensez à quoi ? Pink Floyd bien évidemment, un des groupes pionniers du genre. On s'imagine que les années 70 représentent l'âge d'or de cette musique, et pourtant, il reste et demeure des groupes qui tiennent à faire perdurer le style.
Nocturnalia, anciennement Nocturnal, est de ceux-là. Le quintette, originaire de Suède, est composé de Linus au chant, Kalle et Linus aux guitares (oui il y en a un deuxième !), Martin à la basse, et Dennis à la batterie. Le groupe avait sorti un premier album sous son premier nom en 2013.
Ce deuxième album, Above Below Within, a été enregistré et mixé par le nouveau guitariste du groupe, Linus Lundgren, au studio Ganymeden à Linköping en Suède, durant l'été 2014. Contrairement au premier album, Nocturnalia a choisi la carte de l'auto-production, dans une volonté de donner un côté plus personnel. Leur nouvel opus est sorti le 23 mars dernier via le label suédois Gaphals.

Above Below Within commence sur un court morceau instrumental aux claviers, « Vandringen », où règne la mélancolie. À l'écoute de ce morceau, on ne peut que s'interroger sur la suite. À quoi peut-on s'attendre ? L'artwork donne déjà un soupçon d'indice, de par son aspect occulte. La vérité est rétablie dès le deuxième morceau, « Within His Lies », à l'introduction psyché façon « Astronomy Domine » (Pipers At the Gates Of Dawn) de Pink Floyd. Bien que l'on retrouve ces influences tout au long de l'album, celles-ci restent limitées et ne sont qu'une des diverses facettes du groupe. En effet, je qualifierais plus Nocturnalia de groupe heavy rock, parsemé de touches blues, psychés et occultes. Finalement, avec « Vandringen », le dernier morceau « Towards the End » est le seul de l'album lors duquel l'ambiance est majoritairement posée, voire dépressive par moments, se concluant sur une triste mélodie des claviers.
La voix de Linus contribue également à l'originalité du groupe, avec un timbre aigu rappelant fortement celui de Sting. Mais ce sont assurément les guitares qui constituent la ligne directrice de l'album. Les amateurs de soli seront pleinement satisfaits.

S'il ne fallait retenir qu'un morceau, « Lady of the Woods » se révèle très certainement être le pilier de cet album, avec ses sept minutes au compteur. La dimension progressive est de ce fait présente, avec une montée en intensité imminente qui pourrait rappeler le schéma adopté sur « Stairway to Heaven » de Led Zeppelin. Le morceau commence en effet sur des accords de guitare à la fois hypnotiques et planants, à nous donner des hallucinations sous acide. Mais il n'en est rien, un peu de patience et vous serez envoûté le temps d'un solo qui sonnera tel le point culminant de cet album. Tout le morceau ne sera finalement qu'allers et venues entre zénitude et énergie, pour finir en douceur sur la mélodie des claviers.

Above Below Within est un bel album hommage aux racines de la musique rock et metal, avec une forte sensibilité rétro. Sans être extrême pour autant, Nocturnalia offre un agréable voyage pour le plus grand bonheur des nostalgiques des débuts du rock/hard rock et heavy metal.