Après avoir bourlingué avec entre autres Yngwie Malmsteen, Talisman, Journey et W.E.T, l’infatigable Jeff Scott Soto nous sort cet album sous son nom propre, doté de multiples influences musicales assumées pour un heavy-metal mélangeant attitudes old-school et sonorités plus modernes. Un régal !

Le chanteur s’est entouré de musiciens venus d’horizons divers et a coécrit la plupart des titres avec des noms qui forcent le respect. Jugez plutôt : Gus G. (Firewind), Mike Orlando (Adrenaline Mob), Joel Hoekstra (Night Ranger), Hugo Mariutti (ex-Shamaan), Casey Grillo (Kamelot) pour ne citer qu’eux... Une production béton et puissante englobe les 12 chansons ici proposées et interprétées avec une certaine rage et une volonté toujours présente de garder les mélodies intactes et abordables.

Quelques soupçons electro à la Ministry (The Fall, Trance), quelques riffs old-school à la limite du thrash (celui de The Wrath n’aurait pas dépareillé dans le Reign in Blood de Slayer..), des influences Savatage et de la lourdeur des allemands de Symphorce ici et là, des morceaux plus convenus et mainstream chers au cœur du vocaliste…

Bref, une belle démonstration de ce que peut jouer un groupe de heavy à l’heure actuelle… On est parfois surpris que certains moments, comme cette étrange ballade End of Days soutenue par un chœur d’enfants sur le refrain et transformant au pont l‘ambiance générale en une furie néo-classique et virtuose, mais cela ne déforme pas notre bonheur d’écoute, loin de là.

Le chanteur est en grande forme et nous montre que malgré l’étiquette un peu vintage qui lui colle à la peau, le gaillard s’en sort avec les honneurs et prouve qu’on peut se renouveler à tout instant. Moins commercial que son dernier projet W.E.T. et donc plus intéressant artistiquement, on espère avec ce groupe portant son nom que Jeff tient là un véritable combo qui pourra rivaliser avec les productions actuelles, qui sortent il est vrai à foison…