M’étant trompé en réservant cet album (je pensais réserver Triosphere, groupe norvégien de metal prog puissant emmené par l’excellente chanteuse Ida Haukland !), je me suis donc remis à écouter du thrash par la force des choses avec cet album des Danois d’Hatesphere. Pour votre information, après avoir grandi avec les débuts des plus grands de ce genre (non, je ne suis pas si vieux, mais j’ai vécu la naissance des premiers Slayer, Megadeth, Destruction, Metallica , Metal Church…), je me suis vite tourné vers le metal plus mélodique, AOR, prog et symphonique.

Ce fut donc presque un retour en adolescence que ce challenge de chroniquer un groupe que je ne connais que de nom, pour ce neuvième album studio, et dont le style m’est depuis longtemps étranger…

Eh bien j’ai aimé… j’ai carrément aimé, car j’ai retrouvé le feeling et les sensations d’autrefois, lorsqu’encore boutonneux et les cheveux qui poussaient sans entrave, je tremblais d’émotion en posant le diamant sur le sillon noir du vinyle… premiers craquements dans les enceintes, puis soudain, une déferlante de roulements de batterie et un mur de guitare me provoquaient une extase indicible, une sorte d’orgasme sans giclée…

Tout est là, les rythmiques saccadées et sauvages, un batteur excellent de rapidité, de technique et de précision et un chanteur s’époumonant à s’en arracher les molaires… Alors, une question me taraude… le thrash n’aurait-il pas plus évolué que cela ? Sur ce « New Hell », - je passerai sur la pochette immonde qu’un enfant de cinq ans fortement perturbé aurait pu dessiner -, j’ai retrouvé des traces des premiers Testament, Pestilence, Possessed et même des riffs du "Hell Awaits" de Slayer…

On pourrait donc penser que Hatesphere fait du thrash comme on en faisait en 1984, du thrash old-school, en dépit de ce que la biographie du groupe annonce comme Modern Thrash metal. Allez, ne soyons pas de mauvaise foi, la modernité est dans la production très actuelle, très claire, puissante et compacte, les guitares et la basse sont sous-accordées pour un rendu très gras et oppressant et les soli aux 50 000 notes à la seconde sans queue ni tête d’antan ont été remplacées par des bons riffs inspirés. Le chant est hurlé tout le long, cela a changé aussi car à l’époque, le thrash était chanté ! Mal chanté, mais chanté…

Bref, j’arrête de faire mon vieux con, cet album est excellent, très bien fait et m’encourage à piocher dans la discographie du groupe pour découvrir un peu mieux leur musique. A tous les fans de musique musclée et moderne justement, le nouveau Hatesphere est là pour vous !