CHRONIQUES DE CONCERTS

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SYLAK OPEN AIR - JOUR 2
Avec : Nashville pussy, elmer food beat, eyehategod, haemorrhage, banane metalik, mondo generator, valient thorr, frontal, cult of occult, phyllisdietrichson, ultimate
Date du concert : 10-08-2013  
Lieu : Stade regis perrin - St-maurice-de-gourdans [ 01 ]  
Affluence : 3200  
Contact organisateur : http://www.sylakopenair.com  
Interview :  
   
Date de la chronique : 15 août 2013 - Chroniqueur : Black.Roger - Photographe : Black.Roger, blaze-nathan, CHART http://black-roger.tumblr.com/  


Nous voici donc samedi, journée où 11 groupes vont défiler sur la grande scène du Sylak. Et l’affluence sera au rendez-vous avec plus de 3200 personnes attendues sur le site, ça promet. Une journée qui sera placée dans l’ensemble sous le signe du heavy-rock saupoudré de grind et de doom. Ceux qui ont choisit le camping seront réveillés par le soleil et seront donc debout à 11 heures 35 pour la première formation du jour ULTIMATE. ULTIMATE fait du métal tout simplement. Les musiciens semblent se faire plaisir et c’est bien là le principal. Quant à nous, difficile de dire si l’on aime (ou pas). Ça joue bien reconnaissons-le, mais pas d’accroche spéciale à leurs compositions. A revoir donc dans d’autres circonstances pour porter un jugement plus objectif naturellement.

Une heure plus tard, c’est un groupe avec un nom « à coucher dehors » qui monte sur les planches. Il s’agit de PHYLLISDIETRICHSON originaire d’Annemasse, en Haute-Savoie. Le combo pratique une espèce de grind touche-à-tout qu’il nomme screamo rock n’roll. Et sur scène ce n’est qu’énergie brut de décoffrage, ça passe ou ça casse. Mais aujourd’hui ça passe carrément. Rien de tel pour démarrer la journée et nous mettre dans le bain du festival. Ce ne sera pas le bain mousse, c’était hier au soir, mais le bain d’une prestation graveleuse à l’image d’un chanteur vous crachant ses tripes à la figure et de musiciens s’envoyant en l’air sur les retours. Très bon moment passé en leur compagnie, ce fut court mais intense comme on dit dans ces cas là !

Il est maintenant l’heure de vibrer avec les ultra-basses crépitantes sortant des amplis verts avec la musique de CULT OF OCCULT. Du sludge, du doom au menu avec la voix d’outre-tombe, la voix de Satan «himself » qui vous plonge dans les entrailles infernales de la terre. Les riffs pachydermiques sont monstrueux, on plaque les instruments contre les amplis, ça grésille de partout, c’est infernal et c’est bon, c’est sale et dégoulinant de noirceur occulte évidemment. Peut-être que le public d’aujourd’hui n’apprécie pas forcément ce déluge sonore ultime qui vous remonte les tripes au cerveau, mais en ce qui me concerne, j’ai largement apprécié la messe noire de CULT OF OCCULT. Ce groupe possède déjà une bonne place en Europe dans le style et il le mérite largement, preuve en est cet après-midi au Sylak open air avec une démonstration évidente de maîtrise sonore. Néanmoins, une soirée dans une cave underground ou autre lieu du genre serait encore plus appréciée.


Restons en compagnie des groupes lyonnais avec FRONTAL qui investit la scène à 14 heures 35. Après une période d’atermoiement, le groupe est reparti de plus belle avec son frontman charismatique Diègo et l’annonce d’un nouvel album pour 2014. Mais aujourd’hui, là tout de suite, « on stage » que vaut FRONTAL ? Et bien les musiciens envoient de plus belle avec un deathcore particulier où le côté technique n’entâche en rien le « groove ». Les titres sont musclés, les compositions variées, l’impact scénique important, que demander de plus ? Diègo et ses sbires ont donc prouvé aujourd’hui qu’il fallait à nouveau compter avec eux à l’avenir. On apprécie largement et on attend la suite de leurs aventures métalliques.

VALIENT THORR au Sylak, vous en aviez rêvé vous les amateurs de heavy-rock costaud et démonstratif, vous qui les aviez appréciés au Hellfest il y à quelque-temps et plus récemment à l’Ampérage de Grenoble. Et bien les barbus de Caroline du nord aux USA sont là ce samedi après-midi et vont brûler les planches, c’est sûr. Les troupes sont fraîches, en parlant du public, ceux de Valient Thorr aussi, et une ambiance de « ouf » va s’installer progressivement sur scène et devant. Le frontman en fait des tonnes et rameute sans arrêt l’assistance qui suit évidemment. Il va même au milieu du public pour faire « ramer » les gens, les emmener dans le trip heavy-rock musclé. Dommage que le son ne fut pas très bon et grésillant, mais l’énergie et la présence a fait le reste. On aime, que-dis-je on adore, alors ferez vous partie maintenant des « thorriors », fans du groupe qui suivent partout les ricains avec des vestes en jeans larges comportant le logo du groupe dans le dos ? Oui assurément, je le sens bien après ce show époustouflant.

Restons dans le heavy-rock, le stoner plus précisément avec MONDO GENERATOR. Ce groupe a été formé par Nick Oliveri, bassiste/ chanteur qui a officié auparavant avec Josh Homme dans QUEENS OF THE STONE AGE. Stoner culte donc au menu et cela se ressent d’emblée par les envois, la présence scénique et la voix particulière de Nick. Alors forcément on est sous le charme du rock enfumé, mais très enlevé avec de nombreux dérapages punk évidemment. Personne ne s’y trompe ce samedi au Sylak, on remonte aux sources du style, si style il y a avec ce Mondo Generator qui nous marque la cervelle d’une empreinte indélébile. Les passionnés de stoner se sont régalés et les autres ont fait une bonne découverte, excellent tout simplement.


Dire que BANANE METALIK était très attendu aujourd’hui, serait un doux euphémisme. Bien sûr, il y a ceux qui en ont entendu parler et qui sont impatients de voir ce que c’est. Et puis il y a tout ceux qui connaissent déjà et qui ne manqueraient pour rien au monde un live des rockeurs déjantés qui ont inventé le style gore n’roll, pourquoi pas. Leur réputation n’est plus à faire avec des sets incroyables où se côtoient l’horreur et le non-conformisme artistique. Maquillages sanguinolants et putrides, énergie, mise en scène particulière, tout concours a faire d’une prestation de la Banane un moment inoubliable. Ce soir le thème sera assez porté sur les parrains et la mafia toujours dans le même esprit et bien sûr, ce sera la folie sur scène et dans le public et vice-versa. C’est un show imparable qui mettra tout le monde d’accord. Groupe à revoir donc à volonté, show à consommer sans modération tout simplement, prochainement en tournée.



Nous allons rester dans le gore pour la suite avec les espagnols de HAEMORRHAGE. HAEMORRAGE, c’est vingt ans de dissections, d’opérations chirurgicales, de ce sang, sur fond de grind. C’est unique dans le gore-grind avec des prestations bien saignantes où les musiciens manient le scalpel musical comme personne, leurs envois étant précis et tranchants, imparables donc. Habitués des festivals extrêmes comme l’Obscène extrême, mais aussi du Hellfest, ils sont venus à St-Maurice de Gourdans ce samedi soir pour nous éclabousser d’hémoglobine et nous faire savourer un menu grind à la sauce piquante, comment résister ?


EYEHATEGOD est maintenant devant nous pour nous balancer dans la figure son sludge boueux, marécageux et malsain. C’est toute la musique rock du Sud qui nous est présentée dans les compositions de Jimmy Bower, Joey LaCaze, Brian Patton, Mike Willam et Gary Mader. Ca respire le blues, le rock gras, le punk écorché vif. Progressivement on vous noie l’esprit dans un flot de bourbon frelaté avec la sueur collante de la Louisiane. Si le groupe m’avait quelque peu déçu au Metaldays dernièrement (on ne sait pas pourquoi en fait), la prestation d’aujourd’hui fut nettement meilleure et a flirté avec celle donnée à l’Ampérage de Grenoble en 2012. Présence excellente donc de l’esprit de Nola cette nuit, un parfum d’excellence s’est aventuré dans nos yeux et dans nos oreilles, magique.

Changement de registre à 22 heures, nous en arrivons à un moment particulier du festival, la prestation qui va suivre n’étant pas à mettre dans toutes les têtes métalliques, quoi que… En effet dans une veine humoristique et décalée, voici ELMER FOOD BEAT. Groupe phare du rock grivois de la fin des années 80. Grosses blagues, attitude « balluche du samedi soir », la formation s’était payé le luxe de quelques tubes comme « Daniela », « le Plastique c’est Fantastique » et autres « la Caissière de chez Leclerc ». Alors, chansons de fin de repas de noces, de fin de banquets, peut-être. Mais là au milieu d’un festival de métal 25 ans après, EFB a fait sensation pour une prestation à prendre au second degré. Les métalleux ont joué le jeu et au final l’ambiance festive était au rendez-vous, que demander de plus ?


Il est 23heures 30 et l’on reste dans le « sex, fun and rock n’roll » avec NASHVILLE PUSSY. Un set de Nashville Pussy cela ne se raconte pas, cela se vit. Blaine et ses « girls » vont envoyer le gros son, le heavy-rock qui fait taper du pied évidemment. Nashville Pussy « kicks your ass » et ne fait pas dans la dentelle d’un rock édulcoré et on déguste un rock plutôt plombé, gras et bien huilé. Nashville Pussy, c’est un savant mélange de AC/DC, Motörhead et Rose Tattoo, c’est le hard-rock sudiste dans toute sa splendeur. Tout irait pour le mieux ce soir sur la scène du Sylak si Ryters la blonde sulfureuse n’avait pas des ennuis de guitare à répétition, mais bon, cela ne met pas en danger le show, tout cela est bien rock n’roll « is’nt ». Au final, ce ne sera pas le meilleur set des Américains ce soir, mais quand même, qui peux prétendre actuellement à leur voler la palme du meilleur hard-rock « couillu » en live ?

Bonne nuit et à demain dimanche pour de nouvelles aventures festivalières…






 


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