CHRONIQUES DE CONCERTS

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SEPULTURA
Avec : Infinite Translation, W.I.L.D, Sepultura
Date du concert : 17-06-2014  
Lieu : Aéronef - Lille [ 59 ]  
Affluence : NC  
Contact organisateur : https://www.facebook.com/garmonbozia.inc  
Interview :  
   
Date de la chronique : 09 juillet 2014 - Chroniqueur : Doc.Douggy - Photographe : Doc.Douggy  


Au lendemain d'une défaite aussi çinglante qu'historique (Oui, il m'arrive de regarder la coupe du monde de football...), on aurait jamais parié que le Brésil s'en aille comme ça, alors que 3 semaines plus tôt celui-ci s'invitait sur le vieux Continent avec la présence des Thrasheux cultes de SEPULTURA, et plus exactement en ce Mardi de Juin à l'Aéronef (Lille). Et à l'image de leur pays dont on entendra beaucoup parler les semaines qui suivent, ceux-là arrivent victorieux, mais avec un public à conquérir avec un nouvel opus en poche "The Mediator Between Head and Hands must be the Heart" avec lequel cette sépulture ne cesse de se renouveller (contrairement à leurs anciens leaders, mais ça, c'est un autre débat...)
Autant l'écrire de suite, j'ai jamais été très fan de la salle. Non pas pour son son, mais plutôt pour son public : Combien de fois il m'a été donné d'entendre des insultes dirigées vers les groupes d'ouvertures (souvent locaux), ou l'étrange capacité à bâcler (là, je parle du son) ceux-ci... D'autant que pour accompagner SEPULTURA ce soir, ce ne sont pas un, mais deux groupes locaux qui font office d'entrée et de plat de résistance: W.I.L.D (que j'ai loupé un mois plus tôt à Dunkerque) et INFINITE TRANSLATION. Une soirée placée sous le signe de la technique et de la puissance, et surtout la présence de ces deux groupes ainsi que des Brésiliens ne vous font pas réfléchir quant à l'idée de ne pas en être !

Les Lillois d'INFINITE TRANSLATION font donc office d'entrée : Du Thrash qui sonne aussi vieux que ces musiciens (environ la trentaine), "old school" à souhait voilà ce qui les défini au mieux. Tempos rapides, heavy, technique et groove; tout y est pour le quatuor que je n'avais pas vu depuis au moins 3 ans, temps qu'il aura fallu pour faire mûrir les compos de "Masked Reality" pourtant déjà sorti il y a deux ans. Mais le groupe, mené par un Max tout aussi précis dans ses solis que dans ces vocaux hargneux n'a pas perdu en verve durant ce laps de temps, appuyé par ses 2 gratteux Jon, basse et Gui, guitare qui investissant comme il se doit l'espace donné sur scène ne cesse les allers-retours, ainsi qu'une rythmique de Fish (batterie) très directe, on fait un bond d'une bonne vingtaine d'années en arrière quand le Thrash "avait" le vent en poupe. Une setlist ficelée autour des deux albums (même si certains "oldies" comme "Lost in Pyramid" ne font plus partie de la setlist), et bon dieu que c'est efficace ! Et même si je trouve que les guitares manquent un poil de puissance... Le groupe fait ce qu'il a à faire et sait faire de mieux, dans le respect et la sincérité. Chapeau bas. Et accessoirement, un plaisir de les retrouver en forme !

SETLIST : Legion Of Death / Destined To Death / Dead By Dawn / Killing Solution / Life Of Submission / Translator / Kreator.

Après une première escapade dans les années 80-90, on avance les aiguilles et on retrouve quelque chose de plus... contemporain avec W.I.L.D, deuxième groupe local de la soirée. J'avais exprimé ma déception lors de leur première partie loupée à Dunkerque, lors de l'ouverture pour Napalm Death en mai dernier, c'est donc aux premières loges que je me placerai ce soir pour les voir et me rattraper ! On va quitter durant les 40 prochaines minutes les contrées purement "Thrash" associées à l'affiche pour aller lorgner du côté du Death metal, qui a un peu plus de correspondance avec la musique de W.I.L.D. Compos alambiquées, chant de Jérôme plus growlés que son prédécesseur, rythmique plus variée et syncopée au niveau de la batterie d'Eddy, tout autant que la charnière de Thomas (Basse) pour rejoindre les riffs incisifs de Fred (guitare) qui parlent d'eux-mêmes, W.I.L.D ne sont pas là pour violenter les poules ! Et on ressent les 15 ans d'existence du combo tout d'abord sur une scène qui est leur, mais aussi sur les interventions de Jérôme qui sait foutre la pêche au public, ainsi que des allers-retours de ses deux protagonistes tout sourire que sont Thomas et Fred, une preuve, avec leurs prédecésseurs, que ces deux groupes prennent leur pied à jouer "live". Et c'est bien entendu une set-list basée sur leur seul album à ce jour sous ce nom "Agony of Indecision" qui prend la part belle de celle-ci, sur lesquelles ont peut tout de même ajouter une très bonne reprise de Pantera "Mouth for War" (pas étonnant quand on connaît l'amour que ceux-ci possèdent pour ce groupe), mais aussi, étonnamment la présence de "Mutilation" et "L'appel" qui pour le coup datent de leurs deux premiers méfaits (sous le nom alors de Wild Karnivor). Une bien belle surprise en milieu de set ! Emballé c'est pesé, une prestation aux oignons pour l'un des "espoirs" de la scène Death/Thrash Française. Et un sacré hors d'oeuvre avant la "samba" !

SETLIST : Intro / Agony Of Indecision / Wake Initiated Lucid Dream / Mutilation / L’Appel / You Know They’ll Come / Mouth For War (cover Pantera) / A Voice In My Head / Pick Me Up.

Ah, enfin les voilà ! Depuis que je suis tombé dans la marmite metal, un débat a toujours eu lieu : SEPULTURA sans les frères Cavalera, c'est toujours SEPULTURA?
Alors qu'il ne reste plus qu'Andreas Kisser (guitare) et Paulo Jr. (basse) à la composition depuis 2006 maintenant (et le départ d'Igor), les Brésiliens connaissent fort heureusement encore du succès, et cherchent maintenant (et surtout) grâce à Derrick Greene à se renouveller sans cesse, preuve en est "The Mediator..." sorti l'an dernier entre autres, qui après cette étiquette "roots" lorgne vers des sonorités plus modernes et industrielles, avec toujours cette efficacité qui fait rage chez eux.
Maintenant, reste à voir ce que donnent ces morceaux (et ceux des précédents albums) sur scène, ainsi que comme beaucoup de monde dans la salle, les "tubes/oldies" du groupe version "2014".
Extrêmement rôdé, le Thrash des Brésiliens ne prend pas de rides. Si Paulo Jr. est extrêmement en retrait et avalé par les mimiques d' Andreas, ce n'est pas le cas de Derrick, omniprésent sur tous les fronts ! Au point qu'on pourrait même parler d'un "Derrick Greene Orchestra"... Le chanteur en impose, rageur sur les morceaux qu'il a écrit autant que sur "Propaganda" qui nous est asséné dès le 3e titre, histoire de faire monter de quelques degrés la température dans le pit. Et si "Dante XXI" et "Kairos" ne sont pas particulièrement mis en avant, c'est surtout "The Mediator..." qui prend place dans cette setlist, et réussi facilement le passage aux conditions "live", grâce à 4 morceaux ("Impending Doooom !!!"). D'ailleurs, mention spéciale au jeune batteur qu'est Eloy Casagrande, qui possède une frappe de furieux à me laisser bouche bée, comme par son sens du rythme (ils ont le sang chaud ces Brésiliens !) !
Mais la question que je me pose, c'est "si SEPULTURA ne jouait plus de morceaux de la période "Cavalera", y'aurait-il toujours autant de monde?" Question à la limite de l'existentielle, car si cette première partie de concert s'intéresse à la promotion du nouvel opus, la seconde, elle s'attardera sur les titres que tout le monde, faut l'avouer, attend. Laissons parler la musique (et les cheveux) alors ! Enchaînement (fatal) "Dusted/Attitude/Dead Embryonic Cells/Biotech (is Godzilla)" pour commencer, et final (à en ranger l'appareil pour rejoindre le pit) "InnerSelf/Territory/Arise/Refuse-Resist".
Que demande le peuple? On a la réponse lorsque l'on voit l'ambiance furieuse dans les premiers rangs ! Et bien sûr, pas de rappel sans les indémodables "Ratamahatta" et "Roots Bloody Roots" (d'ailleurs j'arriverai jamais à comprendre l'engouement autour de ces deux titres, trop simples à mon goût, mais bon, avis totalement subjectif...). De quoi promettre pour le passage au Hellfest quelques jours plus tard...

SETLIST: The Vatican / Kairos / Propaganda / Impending Doom / Manipulation Of Tragedy / Convicted In Life / Dusted / Attitude / D.E.C. / Biotech (is Godzilla) / Spectrum / Da Lama Ao Caos (cover Chico Science & Nação Zumbi) / Innerself / Territory / Arise / Refuse / Resist . Rappels : Trauma Of War / Ratamahatta / Roots


Et pourtant, au moment où j'écris ce report, les Brésiliens ont connu une sévère défaite. Tous? Non, les irreductibles SEPULTURA eux ont fait le chemin inverse et ont vaincu, a plates coutures ! Que ce soit un "Derrick Greene ou Andreas Kisser Band", ou un groupe inconnu qui certes sans les albums qui ont fait ce qu'est cette entité résulte ce qu'elle est maintenant, il n'empêche que SEPULTURA sait vous retourner les cervicales. Un album qui passe bien sur scène, un groupe qui à la pêche (je ne reviendrai pas au débat...), une setlist fournie grâce aux "tubes", les Brésiliens ont de beaux jours encore devant eux. Mais cette soirée n'aurait pas été Dantesque sans ses deux ouvreurs, preuve que la qualité des groupes de Metal (au sens large) est toujours de mise dans le paysage Nordiste. Bravo à tous, avec cette affiche, vous m'avez fait changer d'avis sur cette salle (ou tout du moins, à mieux choisir les affiches) !
Encore merci à Garmonbozia pour avoir pensé à nous, et à l'Aéronef pour la réalisation de celle-ci.






 


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